BIDI
Partie 6
Questions/Réponses
Octobre 2017
Eh bien Bidi est avec vous. Installons le silence quelques minutes.
… Silence…
Eh bien nous allons pouvoir reprendre nos échanges. Qui prend la parole ?
Question : je n’ai pas de question particulière mais c’est avec reconnaissance que j’accueille si vous avez quelque chose à me dire.
Eh bien je constate que tu t’es rendue à l’évidence de ce que tu es. Ainsi donc le témoin que tu es voit avec de plus en plus d’acuité ce qu’il peut rester à voir dans les bribes d’histoires récentes, et tu constates par ailleurs qu’il existe de moins en moins d’éléments et d’évènements de cette histoire, présente ou passée, qui peut encore perturber quoi que ce soit de ce témoin. Il y a donc une forme de stabilité te conduisant naturellement et de manière de plus en plus spontanée, sans effort, sans volonté et sans désir, à ne plus être affectée par ce qui pouvait encore t’affecter venant de ton corps ou de l’histoire voilà encore peu de temps. Tu t’attendais peut-être à quelque de chose de plus spectaculaire ou plus décoré, eh bien non, c’est la vacuité, le Silence, là où il n’y a besoin de rien d’autre. Ne sois pas déçue d’être passée de celui ou celle qui cherche à voir, à comprendre, à vivre des expériences, à celui ou celle qui se laisse vivre par la Vie.
Il te faut dorénavant, simplement te placer dans cette posture d’accueil quelles que soient les circonstances, et pas seulement dans les moments où tu es tranquille, paisible et seule. Le témoin est présent à chaque instant. C’est une attitude de ton mental, de ton personnage, qui se rectifie profondément et te permet de découvrir ce qui est au-delà de toute expérience, de tout contact même, je dirais, avec autre chose que l’essentiel. Tu n’as donc pas besoin de bâtir d’histoires intermédiaires, ni même de recevoir d’autres compréhensions ou d’autres explications ; pour chacun comme pour toi, c’est essentiel.
Je dirais que la Paix, et bientôt la Joie, est l’élément le plus important, car chaque fois que cela est vécu, et ce de plus en plus souvent, tu constates qu’il en découle encore plus d’apaisement, de tranquillité. Même le corps, au travers de son usure normale, ne t’impacte plus. Ainsi les vertus du Silence, non pas seulement des mots mais surtout de la conscience elle-même, est vérifié comme étant le plus profitable à ta vie. Tu illustres à la perfection que le passage de l’un à l’autre peut se faire indépendamment d’expériences, d’énergie ou de vibrations.
Je dirais en résumé que tout est plus léger, serein et paisible. Ne t’attends à rien de précis concernant la Joie, c’est-à-dire ne mets pas de distance entre un souhait, entre ce qui est d’ores et déjà vécu et qui est, je te le rappelle, l’autre versant de la pièce ‒ la Paix et de l’autre côté la Joie ‒, mais ne projette rien sur ce que pourrait être cette Joie car elle ne correspond à rien de connu. Contente-toi de te reposer en le témoin et en la Paix ou l’apaisement qui en découle. Tout le reste, dorénavant, se produit à son rythme et est naturel, et comme tu le constates, cela ne dépend aucunement d’un état préalable, d’une curiosité ou d’une interrogation. Comme pour chacun, c’est l’Évidence qui remplace l’explication, c’est les résultats qui remplacent la compréhension. Ainsi l’apaisement te conduit là aussi naturellement à la simplicité, où il n’y a pas de place pour le mental ni pour quelque référence connue.
Je n’ai rien d’autre à te dire que de constater cela. Je n’ai plus rien à te préciser, car tu le constates par toi-même dans ton vécu.
Qui veut parler ?
Question : je n’ai pas de question et je vous remercie pour ce que vous voudrez bien me dire.
Après le silence, qui est bien plus parlant dans ton cas que mes mots, je te dirais ceci : il te faut oser toujours plus, oser lâcher tout le connu. Laisse la spontanéité, qui se manifeste souvent dans ta vie éphémère, être de même en ton intérieur. Ainsi donc le principe de spontanéité t’est connu et vécu, il te reste juste à accepter cette spontanéité dans tous tes états et expériences. Laisse libre cours à ce qu’il se produit, n’arrête rien. De la même façon que tu arrives dorénavant à faire plus confiance à la Vie dans les innombrables secteurs de ton éphémère, il faut, c’est nécessaire, que cette confiance existe aussi au sein de l’Invisible.
En effet, il reste un besoin de cataloguer, non pas dans ta vie éphémère mais dans ce qui se produit en l’état de témoin. Il n’y a pas besoin de savoir ou de définir, quand il se produit quoi que ce soit à l’intérieur, de laisser s’exprimer une quelconque perspicacité, une quelconque non pas interprétation mais discrimination entre vrai-faux, bien-mal, mais accueillir sans bouger tout ce qui arrive. Tu ne risques rien. C’est de la qualité de ton immuabilité que se produit l’impeccabilité intérieure.
Au sein de ton éternité, rien de ce qu’il peut se produire ne peut être qualifié de la sorte. Même un élément intérieur qui peut sembler ne pas être de l’ordre de la Lumière vraie a toujours sa raison d’être, et c’est justement en maintenant cette immuabilité qu’il n’y a plus besoin de discriminer, de porter un avis, mais simplement de laisser traverser ce que la Vie te donne ou te montre. À ce moment-là, tu constateras une adéquation, un emboîtement parfait, et tu ne feras plus de différence en ce qui se vit sur l’écran de ton monde et sur l’écran de la Vérité. Cette mise en adéquation, en syntonie si tu préfères, te permettra cette fois-ci de constater le déploiement de la Grâce. Tu constateras aussi que l’Évidence, alors, n’est pas un vain mot et que le meilleur emplacement ne peut être que celui de l’Accueil inconditionné et inconditionnel.
Cela est en route. Il te reste juste à perdre l’habitude que tu as, au niveau intime, de reproduire ce que tu fais à l’extérieur, c’est-à-dire besoin de ranger, classer. Le classement se fait tout seul. Ce qui doit être jeté est jeté tout seul, ce qui doit être gardé est gardé et rangé tout seul. Essaie, et tu y arriveras sans aucune difficulté, de ne rien agencer, de ne rien relier de ce que l’Éternité et de ton emplacement te proposent. Le ménage se fait de lui-même, c’est pas comme chez toi, l’organisation se fait par l’Intelligence de la Lumière. Ce qui n’est pas compris dans l’instant présent, ou suffisamment éclairci, le sera dans l’instant présent suivant.
Et n’oublie pas, d’ailleurs tu le constates, que quand tu es dans l’emplacement du témoin ou de l’observateur, parfois il y a ce besoin d’expliquer, de comprendre, qui surgit, qui est naturel aussi jusqu’à un certain point, mais qui te donne à voir que cela est une entrave à ce qui se vit. Tu l’as déjà compris. Alors laisse les choses se produire, tu n’as pas besoin de les noter pour t’en rappeler. Laisse donc la vie s’écouler, ne la fige pas dans des boîtes ou dans des écrits. Ce qui s’élimine, s’élimine, ce qui doit rester, restera. Ce n’est pas un problème de mémoire, comme pour les choses ordinaires, le tri se fait tout seul. Ce qui doit rester, restera, ce qui doit apparaître et disparaître, quelle que soit son importance dans l’instant, disparaîtra.
En résumé, il ne sert à rien d’entasser, de classer, d’organiser, mais d’être toujours vide, neuf et prêt pour l’instant présent. C’est juste, je dirais, une habitude de l’éphémère qui s’est transposée dans le témoin, mais qui n’a nul intérêt et nul avantage. Surtout dans cet état de témoin, garde présent à l’esprit que plus tu es fainéante, plus tu es vraie, exactement l’inverse que dans l’éphémère. Là est l’Évidence et la facilité. Si tu es occupée dans l’Accueil en tant que témoin, tu ne peux pas te servir de ce que tu utilises dans ton quotidien. Laisse les choses se trier, se ranger, s’articuler d’elles-mêmes. Ce que tu ne vois pas en tant que témoin, pour l’instant, est inscrit dans le témoin. Il se révèlera, se montrera si c’est nécessaire. Ne t’encombre pas de superflu. Tu y arrives déjà souvent.
Je te demande simplement de regarder que dans les cas où ce réflexe survient, de classer, trier, organiser, ce qu’il découle de cela fait que la tranquillité, lors du retour au sein de l’éphémère le plus quotidien, n’est pas aussi tranquille que dans les moments où tu laisses se vivre sans vouloir régenter, ou trier, organiser, emploie les mots que tu veux.
Qui veut parler ?
Question : je n’ai pas de question mais j’écoute, j’accueille dans la Joie, en mon cœur, ce que tu as à me dire.
Dans ton cas, je vais te présenter les choses ainsi. Pour l’instant, il y a une espèce de balance. Imagine une balance avec ses deux plateaux ; si l’un descend, l’autre monte. Dans ce que vous avez nommé ce face-à-face ultime, dans ta position il t’est donné de voir cela. Dans ces mouvements, il te semble que les plateaux ne peuvent pas être équilibrés. C’est évident. Il y en a un qui montera toujours plus et l’autre, quand il aura fini de descendre, n’existera plus. Quel que soit ton vécu, qui est réel, intérieur comme extérieur, il serait souhaitable que tu ne t’interroges pas sur ces mouvements. Ils participent, l’un comme l’autre, de l’équilibrage fin et définitif.
C’est exactement pour toi ce qui est utile, cette espèce d’oscillation qui concourt donc à la Paix et à l’immuabilité. C’est un réglage qui se fait et non un déséquilibre. Ce réglage extrêmement fin que la vie te joue, même si c’est moins fréquent, mais parfois plus ample, ne laisse aucun doute quant à la finalité. Contente-toi, non pas d’accueillir, tu le fais déjà, mais d’acquiescer à ce mouvement. Il est pour toi la Vie qui te conduit à l’immobilité.
Ça veut dire que dans ton vécu, ce n’est pas l’immobilité qui est découverte mais c’est le vécu du mouvement de ce balancier, en quelque sorte, qui crée l’équilibre, qui n’est pas vécu tout le temps comme un équilibre ‒ pour l’instant. D’autant plus que comme tu le constates depuis de nombreux mois, cela te perturbe de moins en moins. Quoi que puisse dire ou s’interroger parfois ton personnage, il en ressort, ainsi que tu le vis, un sentiment de plus grande disponibilité et donc d’écoute, non pas des histoires, mais d’écoute de la Vie. L’éclairage, même s’il te semble inconstant ou insuffisant, de par ses oscillations, a concouru à rendre les évènements à vivre, quelle que soit leur importance au niveau de ta vie, avec non seulement du recul mais surtout plus de légèreté, quels que soient parfois quelques éléments saillants qui pourraient te faire penser l’inverse. Il n’en est rien. Tu le constates aisément dans les instants qui suivent ce genre d’interrogations.
Dans ton cas aussi, l’emplacement du témoin, quels que soient ces fameux mouvements, te remplit à ta façon d’une certitude inébranlable de ton éternité et de ta nature. Ne t’occupe pas de ce qui peut parfois te donner l’impression d’être coincé ou résistant, le simple fait d’observer ce mouvement t’en débarrasse et te permet de t’éviter de rester figée sur ce qui te semble coincé. Observe simplement, et laisse passer. Je parle là des mécanismes intimes à vivre au niveau du témoin ou observateur. Tu sais bien que dans la vie ordinaire, de tous les jours, il y a des moments où cela ne peut pas être possible, quand une action t’est demandée, mais cela est tout à fait possible, même en lisant, même en regardant un écran, même en discutant.
Qui veut parler ?
Question : je n’ai pas de question à vous poser mais j’accueille avec joie ce que vous avez à me dire.
Alors permets-moi, avant de répondre, moi aussi de te poser une simple question, et sois spontanée dans la réponse. Qui es-tu ?
Question : je ne sais pas.
Es-tu contente de ta réponse ?
Question : non mais je ne vois pas autre chose à répondre.
Alors voilà ce que j’ai à te dire. D’une manière générale, et je ne fais pas de différence, là, entre l’éphémère ou l’Éternel, il existe dans l’acteur, mais aussi dans le spectateur ou le témoin, un besoin que tu n’expliques pas non plus d’ailleurs, qui pourrait correspondre à ce que je nommerais le besoin de se voir dans l’autre, c’est-à-dire que inconsciemment, mais parfois consciemment, il existe un besoin d’approbation. Comprends bien que ce n’est pas une critique, ni une erreur, mais dès qu’il y a recherche d’assentiment, d’approbation dans le regard ou dans les mots de l’autre, tu crées quelque part une dépendance. Peu importe où elle se situe, c’est le principe de la dépendance.
Être autonome, c’est que dans quelque circonstance que ce soit, l’avis le plus important, l’opinion la plus importante, ne sera jamais défini par rapport au regard de l’autre, ni même par rapport à ce qui peut être lu. C’est cela qui est la résistance dans, non pas ce que tu es, ni dans l’éphémère et dans l’Éternel, mais bien une stratégie de communication, de relation, où en définitive ce qui est caché là-dedans, c’est cela, c’est-à-dire que tu accordes plus de crédit, de manière générale, à ce qui est assenti, confirmé par l’autre, au sens large. Il y a un besoin, non pas compulsif mais quand même présent, de vérifier, de comparer. C’est le seul élément qui te fait répondre « je ne sais pas ».
C’est simplement une façon, si je peux dire, d’aborder la relation, la communication, où il y a une forme de survigilance à la vie, aux regards, à l’opinion, au détriment de toi. Cela remonte à très loin mais ce n’est pas la peine d’aller chercher, le besoin d’approbation est encore plus intimement lié à l’éducation, bien sûr, mais aussi sournoisement caché à la peur de se tromper, mais aussi à, quelque part, une réticence au regard de l’autre, et donc cela te prive, en certaines occasions, pas systématiquement, de la Liberté et de l’Autonomie.
Il vous a toujours été dit qu’en ce moment, dans ce face-à-face dernier, aucun avis, aucune opinion ne doit interférer. Il faut oser être seul, dans le Cœur du Cœur. Encore une fois, n’interprète pas cela comme un besoin de te faire voir ou de te montrer, mais simplement un besoin qui n’a rien à faire là mais que tu ne contrôles pas. Là aussi, c’est une habitude. Il n’y a rien à comparer, et rien de ce qui est à vivre, en tant que témoin, ne peut ou ne doit être contrarié ou soupesé au regard ou à l’opinion de l’autre. C’est seul à seul.
Et rappelle-toi qu’il n’y a ni compétition, ni supériorité, ni infériorité, et que tout cela ne dépend en définitive que de l’emplacement de ton point de vue. C’est, si tu préfères, c’est comme si le spectateur, le témoin, qui regardait l’acteur, cherchait à travers les réactions des autres acteurs à modifier l’état du témoin ou du spectateur. Laisse se dérouler, sans a priori et sans rechercher ni regard ni opinion. Ce qui n’empêche pas d’échanger les regards et les opinions mais n’en fais pas un outil qui permet de jauger, de mesurer, de comparer. Reste neutre, pour toi, comme pour chacun, comme pour chaque expérience, et tu sentiras les derniers poids s’évacuer.
Dans ton cas précis, je dirais qu’il ne sert à rien, pour l’instant, que le spectateur s’éloigne trop de l’acteur, mais que dans ton cas il y aurait intérêt que le spectateur et l’acteur, le témoin et le personnage, se réunissent quelque part. Alors pour ça, c’est très simple. Accepte que tout ce que tu vas jouer dans le personnage est réellement un jeu. Ce que je veux dire par là, c’est que même quand il y a une gravité, quel que soit l’évènement, ne sois pas dupe que le témoin proche de l’acteur, ou l’acteur proche du témoin, réalise cela, avant de voir et de vivre qu’il n’y a pas de théâtre, pas plus d’acteur que d’observateur.
Dans ton cas, du fait de ce petit mécanisme qui est une forme d’assujettissement au regard ou à l’opinion de l’autre, qui n’est pas constant heureusement, tu te prives toi-même de ta liberté. Cela ne veut pas dire indifférence à l’autre, bien au contraire, puisque l’autre est toi, cela veut dire aussi que tous les avis et toutes les opinions ne sont d’aucun intérêt. L’instant présent ne sera jamais une opinion ou un avis, c’est une vision, pure, claire, précise, profonde, qui ne peut pas s’accompagner d’opinions, d’avis.
Alors ne cherche pas, même si je t’ai donné quelques éléments liés à l’éducation, ne cherche pas à résoudre le passé, car tu as toutes les capacités aujourd’hui à laisser s’évacuer cela. Il ne sert à rien, et là je ne parle pas que dans ton cas spécifique mais d’une manière générale, il ne sert à rien de se sentir dépendre d’un avis ou d’un regard, même éclairé. Vient un moment où il faut accepter cette solitude, l’assumer pleinement. C’est un mécanisme de la conscience, de la Lumière. Ce qui a été nommé « laisser la Vie te vivre » est exactement cela.
Alors ne voyez pas, à travers mes mots, une montagne à résoudre, mais simplement un éclairage qui doit vous permettre de vous placer plus aisément à la porte de sortie de l’Illusion. Dit autrement, dans ton cas, tout ce que tu regardes, te regarde, et cela peut être gênant. Alors l’Accueil est un peu différent du regard, c’est pour ça qu’il y a ces mots comme « voir », « clarté ». Ne regarde pas, ressens. Là il s’agit vraiment de l’orientation, si je peux dire, du regard ou du point de vue.
Qui veut parler, en évitant la phrase stéréotypée que vous me répétez tous depuis le début aujourd’hui ? Ça manque d’originalité.
Question : merci d’être parmi nous, mais je n’ai pas de question et j’accueille avec joie ce que vous avez à me dire.
C’est pas les mêmes mots, il y a le mot « joie » en plus. Ne vous copiez pas, soyez originaux dans vos mots.
Je te pose une question. Quand tu es en joie, sans objet, sans sujet, que ressens-tu, dans l’énergie, dans le vibral ou dans le corps ?
Question : je suis bien.
Qu’est-ce que tu appelles être bien ?
Question : je suis en paix.
Qu’est-ce qui est perçu, à part ce qui en découle, qui est la Paix ? Mais dans la Joie, dans le fait d’être en paix, ressens-tu un besoin, quel qu’il soit, ou tout apparaît comme évident, à l’inverse ?
Question : non, je n’ai pas de besoin.
Alors ce que je peux te dire, c’est que de plus en plus, ce fait d’être bien, dans la Joie, en paix, ne pourra plus être altéré. Dès qu’il y a un évènement sur l’écran de ta vie qui peut sembler ne pas être agréable, quelle que soit la teneur, est-ce que tu laisses la même paix, le même sentiment d’être bien se déployer, ou est-ce qu’alors il peut te sembler, réellement ou pas, perdre cette paix ?
Question : non, je ne perds pas la paix.
Alors, je n'ai rien d'autre à te dire.
Qui veut parler ?
Question : je vais essayer de modifier un peu. Je suis heureuse de partager ce moment avec vous mais malgré tout je n’ai pas de question et je vous écoute si vous voulez bien me parler de moi ou...
Te parler de quoi ?
Question : j’accueille vos paroles, merci.
Qui a dit « parler de moi » ?
Question : moi.
Alors c’est qui ?
Question : je suis là…
Mais qui a dit « moi » ?
Question : moi. C’est la personne, qui a dit moi.
D’accord. Toi, tu te connais.
Question : peut-être, oui. Pas très bien.
Tu connais ta personne.
Question : oui, elle est un peu envahissante.
Alors je ne vais pas te parler de toi. Comment veux-tu disparaître, comme ça ? Au-delà de toi, de ta forme, ici ou ailleurs, de toute histoire, tu sais, et tu l’as vécu déjà, que c’est justement quand ce qui est envahissant n’a plus droit à la parole que tu sais qui tu es, mais ce n’est pas toi. Ce que tu es n’est pas toi. Je dirais même qu’il n’a rien à voir avec toi.
Au travers des quelques mots que tu as dits, mais cela concerne chacun, il y a un réflexe qui est constant, du fait de l’illusion de ce monde, qui crée de manière parfois éclatante, parfois insidieuse, l’impression que tout doit être ramené en la personne. Là, nous ne sommes pas dans le regard extérieur comme précédemment, mais il y a un réflexe autopunitif. Il n’est pas question d’avoir tel type de personne, envahissante ou pas, il est question d’accepter que quand nous vous assommons avec l’Absolu, l’Ultime, l’Inconnu qui ne peut être connu, tu dois accepter que de la même façon tout à l’heure, que le regard de l’autre n’a aucune espèce d’importance, que ton propre regard sur toi-même ne sert à rien. Il y a une forme d’autoculpabilisation qui met encore plus de distance avec ce qui pourtant est vécu.
En résumé, n’écoute rien, non pas de l’extérieur puisque toi, de toute façon, tu n’en fais qu’à ta tête, mais n’écoute pas ce que te dit ta tête à toi. Immerge-toi, et tu sais le faire, tu l’as vécu, dans le vide, là où y a plus rien. N’écoute pas ce que peut te susurrer le personnage car en l’Éternité installée, même l’enfant intérieur n’a plus rien à dire. Comme je l’ai dit, le témoin, l’observateur, est à disposition pour chacun. Le témoin ou observateur, le spectateur, il n’a pas besoin de converser avec l’acteur. Le spectateur ne va pas aller dire à l’acteur ceci ou cela, il regarde. Il aime ou il aime pas mais il regarde. Tu es ce qui regarde. Il y a juste un déficit d’écoute, non pas du personnage ou de l’autre, cela tu le fais très bien, mais d’écoute du silence, ou de l’enfant intérieur, celui qui jamais ne peut porter le moindre jugement sur quelque aspect de ta vie ou de ton personnage. Ce qui veut dire que celui qui juge sa personne n’est plus spectateur, il est un intrus sur la scène de théâtre, qui gêne le jeu, le spectacle. Le témoin, l’observateur, il est obligé d’être dans le silence pour observer, pour entendre l’acteur.
Mais cela s’est déjà vécu, de nombreuses fois, il n’y a pas de retour en arrière possible. C’est juste des stratégies d’évitement qui ne sont pas liées à la peur ni au manque d’amour, mais je dirais que c’est même pas une habitude. Comment appeler ça ? C’est une forme de formatage, non pas de l’éducation mais bien plus qui est observé dans certaines activités professionnelles, qui crée cela. Alors qu’est-ce qu’il faut comme solution ? Eh bien dans ton cas, c’est très simple. Mettre non seulement de la légèreté, mais en plus, bien plus que de la fainéantise. Parce qu’il faut faire ce que tu as décidé de faire, mais avec du « je m’en foutisme », il n’y a rien de sérieux. Le « je m’en foutisme » ne t’empêche pas de faire ce que tu veux faire mais le rend plus malléable, plus évident, et là il n’y aura plus aucun envahissement de la scène de théâtre par l’observateur.
J’emploie volontairement des images très simples afin de ne plus vous entraîner dans ce qui pouvait sembler important voilà cinq années. Mais nous ne sommes plus dans les concepts, or l’image, la métaphore, comme le faisait le Christ, est bien plus importante et percutante pour l’Esprit. Ça permet de shunter, de traverser ce qui est sur le devant de la scène, ce qui évite aussi que vous vous saisissiez de concepts et que vous gardiez l’image. Alors cette image n’est pas une image et n’est pas un concept, c’est pas quelque chose qui est vu, je dirais que c’est quelque chose qui parle, peut-être pas à la personne, et c’est pas mon but, ni le vôtre, mais de parler au saint des saints. C’est ça qui crée la retrouvaille, qui la recrée, qui l’installe.
Qui parle ?
Question : je n’ai pas réellement de question mais j’ai une curiosité à rajouter. Je suis, du moins ce corps, est synesthète…
Comment ?
Question : synesthète.
Ça veut dire être esthétique de façon particulière ?
Question : non. Mes perceptions passent par des couleurs, des sensations, des goûts. C’est parfois un peu envahissant. Que pouvez-vous me dire là-dessus et merci pour un éclairage général.
Alors d’abord, j’aimerais comprendre. Quand tu penses, quand tu vois quelque chose, quand tu écoutes de la musique, il y a des couleurs ?
Question : oui.
Mais alors heureux les simples d’esprit, ça veut dire que y a plus de concepts.
Question : ça peut un peu surcharger l’écran mental.
Mais le mental n’est pas une couleur. Ou alors j’ai rien compris. Mais si, quand tu parles, des couleurs apparaissent…
Question : c’est ça.
Quand tu écoutes, des couleurs apparaissent.
Question : oui.
Donc, s’il n’y a plus de concepts et que c’est des couleurs qui apparaissent et qui sont vues, ce qui te gêne, c’est quoi ?
Question : ça peut m’empêcher de réfléchir ou de participer à la vie quotidienne.
Donc je résume. Quelqu’un te parle, tu vois ça en couleurs.
Question : oui.
Si tu réponds, tu vois d’autres couleurs.
Question : oui.
Et qu’est-ce qui te gêne ? Y a trop de couleurs ?
Question : si c’est trop compliqué, les couleurs prennent le dessus sur le sens.
Mais les couleurs sont le sens. Il suffit de classer tes couleurs, comme quand il y a des concepts et des idées, elles sont assemblées, rangées, ordonnées. Dans ce que tu exprimes, si j’ai bien compris, le mécanisme de la pensée ne se fait pas en concepts, en idées, mais se fait à travers des couleurs.
Question : oui.
Et donc ce qui dérange, c’est pas les couleurs mais la superposition ou l’excès de couleurs. C’est ça ?
Question : oui.
As-tu la possibilité d’agir sur ce qui est vu, ou pas ?
Question : je ne crois pas.
Une couleur qui apparaît selon un mot que tu donnes ou que tu reçois, est-ce que tu peux l’agencer ou pas. Est-ce qu’il te semble pouvoir être active sur ce qui est vu, sur ces couleurs, ces transparences qui s’emboîtent et qui se placent dans différents endroits. Parce que c’est spatial ?
Question : oui.
Eh ben qu’est-ce qui t’empêche de répartir l’espace ?
Question : je ne sais pas le faire.
Mais as-tu pensé seulement à le faire. Regarde, les couleurs claires transparentes sont en haut, les couleurs sombres sont en bas. Les différences de ton vont du plus clair au plus sombre entre la gauche et la droite. C’est réglé.
Question : ça me paraît quand même plus complexe.
En quoi est-ce plus complexe, c’est en 3D ?
Question : oui, aussi.
Eh bien alors, y a un devant et un derrière. Les couleurs qui sont liées donc, si j’ai compris, à ta perception et à ton fonctionnement, que cela soit pour une musique, quelque chose que tu émets ou quelque chose que tu reçois, et tu as l’impression que c’est désordonné, que c’est surchargé. Qu’est-ce qui crée cela ? Qu’est-ce qui t’empêche de décider de ranger ces couleurs ? As-tu déjà seulement essayé ? Parce que ce que tu vis est antérieur à la pensée, c’est, je dirais, le monde des archétypes.
Ces couleurs ne sont pas des projections comme dans des visions, astrales ou autres, c’est le fondement même de la pensée. Il manque simplement un rangement. Et ne me dis pas que c’est compliqué puisque tu ne l’as jamais fait. Je vais prendre un exemple très simple. Si par exemple tu prends les nombres de 1 à 10. Je suppose que le 1 a une couleur, que le 10 a une autre couleur. Ou le 3, si tu veux. Bien, quand tu dis 3+3=6, qu’est-ce qui se passe en toi ?
Question : c’est compliqué à résumer.
Mais c’est pas résumable puisque ça se déroule en esprit et en vérité. Le seul problème, par rapport à cela, qui est un don, parce que rends-toi compte, tu n’es pas polluée par les concepts, par les croyances, tu es libre par rapport à cela puisque ce sont des couleurs. Mais il te faut ranger ces couleurs, même s’il y a des superpositions, ce qui doit être le cas, c’est-à-dire une couleur vue par transparence au travers d’une autre couleur. Cela te semble compliqué parce que tu n’as jamais rangé. Le rangement est une convention, c’est toi qui décides de faire des groupes, des ensembles. Par exemple, les jours de la semaine sont en haut à droite, les nombres sont en bas à gauche. Devant les nombres, y a la machine à calculer qui va prendre les couleurs et les passer par un filtre de couleur qui correspond à autre chose, dont la résultante est une autre couleur.
Ça veut dire, ce que je te dis, que cela soit pour des notes de musique, des mathématiques, pour n’importe quoi, ce qui semble t’encombrer est un privilège, simplement tu n’as pas saisi que ça doit être rangé. Les concepts s’agencent d’eux-mêmes dans la tête par la chimie, par l’électricité, avant d’être présentés à la conscience. Les agencements dans les concepts se font d’eux-mêmes. La chance que tu as, c’est qu’il te suffit de trouver un moyen de classer, et tu as entière liberté pour classer cela comme tu veux. Tu vas alors t’apercevoir que non pas une couleur mais un ensemble de couleur, d’emplacement et de transparence correspond toujours à la même chose, tu peux confirmer cela ? Quand tu prononces le nom de quelqu’un, c’est toujours les mêmes couleurs ?
Question : oui.
On est d’accord. Eh bien c’est la même chose, il y a jamais excès de couleurs, c’est simplement qu’elles ne sont pas agencées et rangées, et ça, c’est toi qui le décides, c’est pas tes neurones.
Question : vous ne voulez pas m’aider ?
Mais classe par toi-même. Quand tu ranges des médicaments, tu peux le faire par ordre alphabétique, par couleur, par teneur ou par ce que tu veux. L’important, c’est de t’y retrouver. Tu ne t’y retrouves pas, avec l’impression de saturation, parce que tu ne sais pas traiter ces couleurs, tu les laisses apparaître et disparaître selon ce qui est dit, entendu, chanté, mémorisé, sans système de classement, donc effectivement ça peut être gênant. C’est pas compliqué. À partir du moment où il existe une représentation des concepts, des idées, des mots, des notes, de cette façon, il est extrêmement facile d’agencer cela. Tu n’as pas à le subir, tu as à t’en servir. C’est comme si, comme à l’école tu avais une petite calculatrice, et là on t’a mis un super-calculateur et tu cherches à te servir de la calculette.
Range tes couleurs, je peux pas te dire mieux. Laisse les agencements, non pas à l’improviste selon les mots qui coulent, mais dès l’instant où une couleur arrive, ou une transparence de couleur arrive, range-la. Elle ne peut pas disparaître, tu le sais, puisque le même nom te donne toujours la même couleur, le même morceau de musique te donnera le même assemblage de couleurs.
Ce fonctionnement de la pensée ou des sens est un avantage. Pour l’instant tu n’en as que les inconvénients, c’est-à-dire l’impression d’être dépassée par une surcharge. C’est à toi de définir l’espace et le temps qui sont perçus de cette façon aussi, de décider que tel groupe de couleurs est là, ou devant ou derrière, si tu parles en 3D, et tu constateras alors que tu n’auras pas besoin d’attendre ou de voir les couleurs, mais que tu créeras toi-même. Tu iras chercher naturellement, sans chercher, tel groupe ou tel autre groupe, tel assemblage ou tel autre assemblage.
Rends-toi compte, quand quelqu’un parle de concepts ou d’idées, il est incapable de les localiser dans sa tête par des couleurs. Le traitement des données, traitement de l’information, passe par une programmation au sens informatique, mais si tu laisses les choses se faire d’elles-mêmes, effectivement c’est très vite saturé. Les concepts s’agencent d’eux-mêmes. Ce que tu vois à la place des concepts, donne un traitement de l’information, c’est l’exemple que je prenais, la pensée c’est une calculette, les couleurs sont un super-calculateur. Ce n’est pas un défaut mais ça nécessite une organisation temporelle, spatiale et de transparence. Entraîne-toi à cela et tu ne pourras plus être gênée. Tu sauras même assembler les idées, les pensées, les musiques ou quoi que ce soit d’autre, en fonction de l’harmonie, et tu sauras où sont les différentes transparences, les différentes couleurs, et éventuellement les différentes formes. Parce que tu as dû te rendre compte que les formes peuvent être comme des taches à peu près rondes, mais pas toujours.
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, parce que j’ai été confronté à cela, et justement c’est une liberté et pas un handicap. Dès l’instant, si tu pouvais ranger ne serait-ce que les nombres, tu serais un très grand mathématicien, si tu savais ranger les notes, tu serais un très grand musicien.
Question : je ne sais pas si j’aurai le temps de tout ranger avant la fin.
Mais le rangement se fait tout seul dès l’instant où tu as donné l’injonction du type de rangement. C’est instantané. Tu n’as pas à t’occuper de déplacer les couleurs à tel ou tel endroit, les formes ou la transparence de telle façon ou une autre. Tu décides, comme quand tu as des tiroirs de pharmacie. Tu décides que là tu mets les compresses, que là tu mets les médicaments, que là tu mets les liquides. C’est exactement la même chose, après ça se fait tout seul, c’est-à-dire que le rangement va se faire tout seul dès que tu as donné un cadre de rangement.
Question : je vais essayer, merci.
Je suis d’ailleurs étonné que tu n’y aies pas pensé toute seule. Quand il y a encombrement chez toi, tu ranges. Quand tu retrouves plus des objets parce qu’il y en a trop, il faut mettre de l’ordre. Là, mettre de l’ordre, ce n’est pas diriger chaque pensée, chaque mot, chaque nombre, c’est de proposer un aiguillage, et ils vont se ranger tout seuls. Et dès que tu penseras à résoudre une équation ou faire un morceau de musique, tu décides d’une tonalité de couleur et un certain ordre de transparence et les couleurs arrivent toutes seules. Tu inverses le sens de la perception et à ce moment-là le morceau de musique est créé. Comment crois-tu qu’ont fonctionné les plus grands compositeurs, les plus grands mathématiciens, les plus grands penseurs ?
Ce qui te gêne, tu le décris parfaitement, c’est l’impression d’être débordée, que c’est un peu chaotique. Ce mode de perception est le plus adéquat quand il n’y a plus de cerveau dans les autres dimensions. C’est exactement ce qui se produit non pas dans le cerveau mais dans l’impression. Simplement le rangement, l’ordre, tu dois toi-même le déterminer, sans ça les choses t’arrivent, tu satures très vite, que cela soit au niveau des concepts, des idées et des sons, et tu perds les choses parce qu’elles ne sont pas classées. Mais il n’y a pas d’effort pour classer à chaque fois, tu dois donner les règles d’organisation du classement, le classement se fait après, tout seul, mais pas comme il a envie, selon des règles. Essaie cela.
Question : je vais essayer, mais je doute de moi quand même.
Mais tant que ça sera le bordel et non rangé, tu ne pourras que douter. Mets de l’ordre dans ces couleurs, dans ces transparences, dans ces formes, non pas en déplaçant, mais donne une règle d’organisation. Tu décides une bonne fois pour toutes, et les cases sont infinies. La répartition spatiale quand elle est vue, te donne d’innombrables possibilités, elles sont illimitées et ce n’est jamais saturé et ce n’est jamais encombré, mais c’est toi qui doit déterminer le classement. Je précise, sans connaître le nom que tu as employé là, esthète je sais pas quoi.
Question : synesthète. Synesthésie.
Bon peu importe, il suffit d’agencer et c’est toi qui décides. Tu as laissé les couleurs se mettre comme elles voulaient, on est d’accord ?
Question : oui.
Voilà, donc c’est pas possible de fonctionner comme ça. Le doute, il vient de là, il vient pas de la personne, il vient de l’absence d’organisation et de rangement de tes couleurs. Et d’ailleurs je suis sûre qu’à l’extérieur, pour éviter d’être encombrée, tu dois ranger très souvent.
Question : oui.
Alors range ta tête, ça sera beaucoup mieux.
Question : merci encore.
Je pense que ceux qui écoutent n’ont rien compris. Pour la plupart d’entre nous, quand nous avons une idée, une pensée, un concept, d’où ils viennent ? Bien sûr on pense en premier lieu qu’ils sont sécrétés par le cerveau, mais ce ne sont que des agencements qui se situent dans ce qui est nommé le corps mental ou l’aura mentale, les deux, qui quand ils deviennent saillants, apparaissent sous forme de concepts. Pour cette personne, tout est coloré avec des formes, des espaces particuliers. Il faut ranger, plutôt que de ranger l’extérieur. Tu n’as pas à ranger une fois que tu as déterminé l’ordre de rangement. Tu constateras immédiatement que si tu as décidé que en haut, au premier plan à gauche, c’est le rouge, que le violet quelles que soient les tonalités, tout ce qui est de l’ordre du violet va être en dernier plan à droite. Mais après, quand les gens vont parler et les couleurs vont arriver, ou si tu écoutes de la musique, elles vont aller se ranger toutes seules, tes couleurs, mais pas rester en vrac. Il n’y a pas d’autre façon.
C’est comme si tu laissais, pour celui qui a des idées et des pensées, c’est comme si tu acceptais toutes les pensées qui passent et qu’il y en ait cinquante à la fois. C’est incompréhensible. Alors ce qui te semble pour l’instant encombrant vient seulement du non-classement, du non-rangement. Mais le rangement, tu vas pas le faire à chaque fois, tu le sais très bien, y a des milliers de couleurs qui passent dans une phrase, des dizaines on va dire, des centaines parfois, dans la musique, mais une fois que tu as créé le premier rangement, le premier agencement, tout le reste va s’agencer selon le même référentiel temporel, spatial et de transparence. Il ne peut en être autrement parce que ça fonctionne réellement comme ça.
C’est un processus qui est le processus de la pensée ou de la perception, mais la chance que tu as, c’est que dès que c’est agencé, les capacités mémorielles, intellectuelles, de créativité, sont décuplées. Et d’ailleurs, je suppose, et tu vas me répondre, dans les expériences ou états intérieurs, que ce soit multidimensionnel, de rencontrer un peuple de la nature ou un habitant d’un système donné, c’est aussi quelque chose qui est vu sur ton écran intérieur, mais là il n’y a pas de couleur. Peux-tu répondre ?
Question : oui, vu qu’il n’y a pas de cerveau.
Exactement. Donc l’être que tu vas percevoir ou la forme invisible pour les yeux de chair, elle, quand tu la vois, elle ne s’accompagne pas de couleurs. Ce qui te prouve que cet assemblage de couleurs n’est pas une chimère, même s’il est propre à chacun, mais il traduit le vibral, il traduit ce qui se traduit au sein de la Lumière vibrale authentique. Il te manque juste cet élément-là. Mais je ne sais pas quel est ton âge, mais je suis surpris que tu n’y aies pas pensé tout jeune.
Question : je viens de m’en rendre compte il y a peu de temps.
De quoi ?
Question : que je fonctionnais comme ça.
Tu veux dire quoi par là ? Que c’est apparu récemment ?
Question : non, disons que c’était inconscient.
C’est-à-dire que quelque part tu ne voulais pas le voir parce que ça te gênait dans ton fonctionnement normal.
Question : oui.
On est d’accord, alors range-moi tout ça, agence-le comme tu le souhaites, peu importe, ce qui te semble le plus adéquat, et tu verras les résultats très très vite.
Question : merci. J’avais aussi une question plus générale.
Eh bien ce que j’ai répondu est tout à fait général, ça va changer ta vie.
Rends-toi compte, celui qui n’a pas ces couleurs, spontanément, je parle pas de vision ou de troisième œil là, quand il va voir les autres dimensions, quand il rencontre d’autres êtres, il sera beaucoup moins précis que toi. Par exemple une entité va être vue dans une forme mutable avec des contours, alors que toi tu le vois précisément. Tu peux analyser les détails, non ?
Question : oui.
Voilà. Donc ce qu’il se passe dans ton cerveau, dans ta conscience, c’est un cerveau qui n’est pas falsifié, il est libre des conditionnements, mais il faut ranger. Et encore une fois, le rangement est totalement libre, tu l’agences comme tu veux, mais il faut le créer. Ce que je veux dire par là, et c’est effectivement inadapté à ce monde, c’est que ton cerveau fonctionne comme s’il était déjà absent mais comme si ta conscience était multidimensionnelle, ce qui explique ce que je te disais, que ce qui est vision, perception, expérience, de ce qui n’est pas visible en ce monde, est beaucoup plus fin et précis, et tu me l’as confirmé. Par contre, ça devient confus ici.
Qui veut parler ?
Question : je voulais témoigner que tout ce que vous avez dit à chacun a pu résonner en moi dans cette histoire terrestre et ce qui peut arriver dans le quotidien. Ceci dit, dans la Joie et la Liberté, la légèreté du quotidien, je laisse la Vie se vivre et je n’ai rien à demander par rapport à ça, juste être là dans cet instant, en l’accueil de ce qui est là.
La dernière fois que je suis venu, j’ai terminé par une phrase humoristique : « tous pour un, un pour tous. » Bien évidemment que chacun de vous, même si ce n’est pas son histoire, et ce fut le cas dans ce qui a été retranscrit de ce que j’ai dit quand j’étais incarné, tout le monde trouve chaussure à son pied, même ce qui peut sembler ne pas te correspondre est éclairant. Et ça, tu en témoignes. C’est en ce sens que de manière fort logique, j’ai toujours dit que mes paroles ne pouvaient pas échouer parce qu’elles ne s’inscrivent dans aucun cadre de référence, dans aucun dogme, dans aucune culture, dans aucune tradition, c’est une parole libérée de tout concept.
Mais je te remercie, c’est effectivement comme ça que cela fonctionne. Même ce que je viens de dire sur le esthète je sais pas quoi là, va trouver une portée en chacun de vous, même si vous n’avez pas ce mode de perception. Je t’avais coupée ?
Question : non, je vous accueillais juste dans notre cœur Un, dans ce qui est là.
D’autres dires, d’autres témoignages, d’autres demandes ?
Question : je vous ai posé une question hier, en disant que je voulais vous rejoindre.
J’étais pas là hier.
Question : avant-hier. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir eu la totalité de ma réponse, tout en sachant très bien que c’est la personne qui la posait.
Et ?
Question : et je voulais avoir un complément d’information.
J’allais dire tu n’auras pas de complément. Ce n’est pas de l’information que je délivre. Mes paroles ne peuvent échouer ; si ce n’est pas dans l’instant, ce sera dans l’instant suivant. Et comme ça a été exprimé juste avant, chacun peut se retrouver dans toutes les réponses, même qui ne vous concernent pas, parce que je ne m’adresse pas à une diversité de personnes, je m’adresse au témoin, et le témoin est Un. Il y a un seul spectateur, un seul témoin, même si la salle est pleine de spectateurs.
Donc il n’y a pas besoin de complément. Il faut déjà, comme tu l’as dit, que ce que je t’ai dit avant-hier fasse son œuvre, son alchimie. C’est pas du mental, c’est pas des concepts, c’est quelque chose qui touche, pas l’apparence. Alors je me fous que tu aies compris ou pas. Laisse œuvrer comme nous l’a dit la sœur avant. Dès l’instant, où il vous semble ne pas avoir compris, ne pas avoir saisi, cela veut dire que vous avez arrêté, vous n’avez pas laissé pénétrer. Les mots que j’ai prononcés il y a quarante ans ont un impact aujourd’hui, et pourtant ceux à qui je m’adressais ne sont plus là, moi non plus d’ailleurs. Ne soyez pas pressés, laissez le temps, l’illusion du temps, faire son œuvre.
Nous avons tous tellement l’habitude, que cela soit par les mots, que cela soit par l’énergie, à ressentir tout de suite, à donner un avis tout de suite. Comment voulez-vous que ce que je dis au travers de la personne et au travers du temps, je vous l’ai dit, fasse son œuvre si vous vous en saisissez. L’important n’est pas de comprendre, la compréhension vient ensuite, le plus important est ce qui est vécu dans l’instant. Nous avons eu divers témoignages. La compréhension ne doit pas être un préalable au vécu mais consécutif au vécu. Vivez ce que je vous dis, ne vous préoccupez pas de le comprendre. Parce que quand vous êtes dans l’acte de comprendre, ça veut dire que vous réfléchissez, que vous voulez rattacher mes mots, ou n’importe quels mots d’ailleurs, à votre logique, à votre historique, à votre besoin d’assembler les idées.
Là aussi, laissez se faire les choses. Ce qui vous est incompris aujourd’hui, sera compris, ne vous préoccupez pas de ça. Si vous saviez, quand j’étais incarné, et même quand je suis venu la première fois, le nombre de frères et de sœurs qui se sont sauvés. C’était pareil en mon incarnation, tout ceux qui étaient dans la certitude de leur spiritualité, ils sont partis. Mes mots nécessitent non pas une compréhension mais un accueil inconditionnel, comme je vous accueille inconditionnellement. Le reste suit, et en général, maintenant, très vite, mais si vous vous braquez d’emblée, vous êtes obligés de faire demi-tour.
Je ne m’adresse pas à vos concepts, vos concepts ne m’intéressent pas, seul votre vécu est signifiant. Et vivre quelque chose n’a pas besoin de concepts, ça a besoin d’être vécu dans l’accueil total. Si vous mettez, et c’est pareil pour n’importe quelle discussion entre deux êtres humains, vous êtes et nous sommes tous sans arrêt en train de savoir ce qu’on va répondre plutôt que d’accueillir la totalité de ce que dit l’autre, non pas dans les mots prononcés mais dans ce principe même de l’Accueil. Ne mettez pas le mental devant, la compréhension devant, ça c’est le diviseur, c’est le diable. Le diable n’est nulle part ailleurs que dans la tête. Si vous voulez comprendre, vous ne pouvez pas le vivre, c’est simple.
C’est pareil d’ailleurs dans vos expériences ou vos états mystiques. Vous savez très bien que si le mental interfère, d’une façon ou d’une autre, cela cesse immédiatement l’expérience. De la même façon que dans les rêves, vous avez des peurs qui vous réveillent, ou des chutes, ou des évènements qui vous réveillent, ça arrête le rêve. Vous ne pouvez pas vivre et comprendre dans le même temps, surtout en ce qui concerne ce que vous êtes.
La compréhension, au sens où nous l’entendons, elle est postérieure, elle est pas avant. Accueillir, c’est pas comprendre, c’est pas se saisir, c’est pas s’approprier, c’est être dans une disposition qu’on a nommée l’Accueil, qui permet à la fois de se retrouver mais aussi de comprendre l’autre au-delà des mots, au-delà des concepts, afin de voir que c’est le même cœur, qu’il n’y a personne. Servez-vous de comprendre pour conduire une voiture, de comprendre pour savoir faire un métier ; là il vous faut comprendre, mais pas pour ce que vous êtes. C’est le diable qui comprend, et d’ailleurs il manipule la compréhension, il la change, il la tourne.
Soyez disponibles, pas pour comprendre mais pour entendre. Même si vous n’écoutez pas et même si vous ne comprenez rien, quelque chose qui est là, au Cœur du Cœur, dans le saint des saints, lui entend et comprend. Laissez-lui le temps de se manifester, n’interposez pas le besoin de comprendre, le besoin d’expliquer. Le vécu n’a pas besoin d’être compris, la pratique de ce monde, oui. Tout doit être calculé, pesé, organisé, et c’est logique, mais pas pour ce que vous êtes, pas là dans le Cœur du Cœur.
D’autres choses à dire ?
Une dernière question avant le terme du temps imparti.
Question : il y a deux jours, vous m’avez dit que vous étiez en moi et que j’étais en vous. Or ce matin, en me promenant dans la nature, brusquement tous les frères et sœurs ici présents se sont retrouvés dans mon cœur. Mon cœur est tout ouïe à votre écoute, si vous avez quelque chose à me répondre.
Cela se passe de mots, la Vérité n’a pas besoin de mots. Nous sommes effectivement les uns dans les autres, même en ce que vous nommez les espèces de trucs verts, là, les Archontes. C’est la même chose, ils sont aussi en chacun de nous. Quand nous vous disons que vous êtes le Tout et que vous êtes tous, c’est la stricte vérité. Je ne vous demande pas de croire ça comme un concept, ni même de l’accepter comme quelque chose, mais de le vivre. C’est ce qui s’est passé.
Le problème, quand nous sommes dans ce sac de viande, à trois ans, quatre ans, nous sommes nommés, on nous attribue un nom, une identité, par le regard des autres et en particulier des parents. Ensuite on compare, on fait des études, on va à l’école. Mais rendez-vous compte, la formation, l’éducation, n’est qu’un formatage à l’Illusion. Si on disait à un enfant de trois ans qu’il est Amour avant d’être une personne, qu’il est aussi bien son père que sa mère mais qu’il n’est pas un individu qu’on chérit à l’extérieur, eh bien il n’y aurait plus aucun enfermement, tout simplement. Que ce soit Hercobulus ou les vaisseaux de ferraille, ils pourraient pas avoir créé cela. Plus le poids des habitudes. Ne croyez pas ce que je vous dis, vivez-le et prouvez-le, non pas en concept. C’est ce qui s’est passé dans ce que tu as vécu.
Mais pour cela, il faut vous vider, non pas vous supprimer mais vous vider des idées d’être une personne, une histoire, un corps, que sais-je encore. Vous identifiez le véhicule à la Vérité, et pourtant aujourd’hui de plus en plus se placent spontanément dans l’observateur. Alors bien sûr, vous pouvez être tellement captivés par le jeu, par la scène de théâtre, mais vous savez très bien que vous n’êtes pas l’acteur qui joue, quand vous sortez du théâtre. C’est donc bien le point de vue inculqué par les parents et l’éducation qui empêche la Vérité. Et ça, ça se reproduit tout le temps, peu importe l’élément causal. Le problème est l’identification au corps, j’ai passé ma vie à dire cela. Vous n’êtes pas ce corps, vous êtes dedans, piégés, mais vous n’emporterez pas ce corps ni aucune histoire.
J’ai répondu à la dernière question, je crois. Y en aura-t-il d’autres ?
Question : oui.
Alors je vous laisse vous « pauser » et Bidi vous dit à très vite.
… Silence…
Eh bien nous allons pouvoir reprendre nos échanges. Qui prend la parole ?
Question : je n’ai pas de question particulière mais c’est avec reconnaissance que j’accueille si vous avez quelque chose à me dire.
Eh bien je constate que tu t’es rendue à l’évidence de ce que tu es. Ainsi donc le témoin que tu es voit avec de plus en plus d’acuité ce qu’il peut rester à voir dans les bribes d’histoires récentes, et tu constates par ailleurs qu’il existe de moins en moins d’éléments et d’évènements de cette histoire, présente ou passée, qui peut encore perturber quoi que ce soit de ce témoin. Il y a donc une forme de stabilité te conduisant naturellement et de manière de plus en plus spontanée, sans effort, sans volonté et sans désir, à ne plus être affectée par ce qui pouvait encore t’affecter venant de ton corps ou de l’histoire voilà encore peu de temps. Tu t’attendais peut-être à quelque de chose de plus spectaculaire ou plus décoré, eh bien non, c’est la vacuité, le Silence, là où il n’y a besoin de rien d’autre. Ne sois pas déçue d’être passée de celui ou celle qui cherche à voir, à comprendre, à vivre des expériences, à celui ou celle qui se laisse vivre par la Vie.
Il te faut dorénavant, simplement te placer dans cette posture d’accueil quelles que soient les circonstances, et pas seulement dans les moments où tu es tranquille, paisible et seule. Le témoin est présent à chaque instant. C’est une attitude de ton mental, de ton personnage, qui se rectifie profondément et te permet de découvrir ce qui est au-delà de toute expérience, de tout contact même, je dirais, avec autre chose que l’essentiel. Tu n’as donc pas besoin de bâtir d’histoires intermédiaires, ni même de recevoir d’autres compréhensions ou d’autres explications ; pour chacun comme pour toi, c’est essentiel.
Je dirais que la Paix, et bientôt la Joie, est l’élément le plus important, car chaque fois que cela est vécu, et ce de plus en plus souvent, tu constates qu’il en découle encore plus d’apaisement, de tranquillité. Même le corps, au travers de son usure normale, ne t’impacte plus. Ainsi les vertus du Silence, non pas seulement des mots mais surtout de la conscience elle-même, est vérifié comme étant le plus profitable à ta vie. Tu illustres à la perfection que le passage de l’un à l’autre peut se faire indépendamment d’expériences, d’énergie ou de vibrations.
Je dirais en résumé que tout est plus léger, serein et paisible. Ne t’attends à rien de précis concernant la Joie, c’est-à-dire ne mets pas de distance entre un souhait, entre ce qui est d’ores et déjà vécu et qui est, je te le rappelle, l’autre versant de la pièce ‒ la Paix et de l’autre côté la Joie ‒, mais ne projette rien sur ce que pourrait être cette Joie car elle ne correspond à rien de connu. Contente-toi de te reposer en le témoin et en la Paix ou l’apaisement qui en découle. Tout le reste, dorénavant, se produit à son rythme et est naturel, et comme tu le constates, cela ne dépend aucunement d’un état préalable, d’une curiosité ou d’une interrogation. Comme pour chacun, c’est l’Évidence qui remplace l’explication, c’est les résultats qui remplacent la compréhension. Ainsi l’apaisement te conduit là aussi naturellement à la simplicité, où il n’y a pas de place pour le mental ni pour quelque référence connue.
Je n’ai rien d’autre à te dire que de constater cela. Je n’ai plus rien à te préciser, car tu le constates par toi-même dans ton vécu.
Qui veut parler ?
Question : je n’ai pas de question et je vous remercie pour ce que vous voudrez bien me dire.
Après le silence, qui est bien plus parlant dans ton cas que mes mots, je te dirais ceci : il te faut oser toujours plus, oser lâcher tout le connu. Laisse la spontanéité, qui se manifeste souvent dans ta vie éphémère, être de même en ton intérieur. Ainsi donc le principe de spontanéité t’est connu et vécu, il te reste juste à accepter cette spontanéité dans tous tes états et expériences. Laisse libre cours à ce qu’il se produit, n’arrête rien. De la même façon que tu arrives dorénavant à faire plus confiance à la Vie dans les innombrables secteurs de ton éphémère, il faut, c’est nécessaire, que cette confiance existe aussi au sein de l’Invisible.
En effet, il reste un besoin de cataloguer, non pas dans ta vie éphémère mais dans ce qui se produit en l’état de témoin. Il n’y a pas besoin de savoir ou de définir, quand il se produit quoi que ce soit à l’intérieur, de laisser s’exprimer une quelconque perspicacité, une quelconque non pas interprétation mais discrimination entre vrai-faux, bien-mal, mais accueillir sans bouger tout ce qui arrive. Tu ne risques rien. C’est de la qualité de ton immuabilité que se produit l’impeccabilité intérieure.
Au sein de ton éternité, rien de ce qu’il peut se produire ne peut être qualifié de la sorte. Même un élément intérieur qui peut sembler ne pas être de l’ordre de la Lumière vraie a toujours sa raison d’être, et c’est justement en maintenant cette immuabilité qu’il n’y a plus besoin de discriminer, de porter un avis, mais simplement de laisser traverser ce que la Vie te donne ou te montre. À ce moment-là, tu constateras une adéquation, un emboîtement parfait, et tu ne feras plus de différence en ce qui se vit sur l’écran de ton monde et sur l’écran de la Vérité. Cette mise en adéquation, en syntonie si tu préfères, te permettra cette fois-ci de constater le déploiement de la Grâce. Tu constateras aussi que l’Évidence, alors, n’est pas un vain mot et que le meilleur emplacement ne peut être que celui de l’Accueil inconditionné et inconditionnel.
Cela est en route. Il te reste juste à perdre l’habitude que tu as, au niveau intime, de reproduire ce que tu fais à l’extérieur, c’est-à-dire besoin de ranger, classer. Le classement se fait tout seul. Ce qui doit être jeté est jeté tout seul, ce qui doit être gardé est gardé et rangé tout seul. Essaie, et tu y arriveras sans aucune difficulté, de ne rien agencer, de ne rien relier de ce que l’Éternité et de ton emplacement te proposent. Le ménage se fait de lui-même, c’est pas comme chez toi, l’organisation se fait par l’Intelligence de la Lumière. Ce qui n’est pas compris dans l’instant présent, ou suffisamment éclairci, le sera dans l’instant présent suivant.
Et n’oublie pas, d’ailleurs tu le constates, que quand tu es dans l’emplacement du témoin ou de l’observateur, parfois il y a ce besoin d’expliquer, de comprendre, qui surgit, qui est naturel aussi jusqu’à un certain point, mais qui te donne à voir que cela est une entrave à ce qui se vit. Tu l’as déjà compris. Alors laisse les choses se produire, tu n’as pas besoin de les noter pour t’en rappeler. Laisse donc la vie s’écouler, ne la fige pas dans des boîtes ou dans des écrits. Ce qui s’élimine, s’élimine, ce qui doit rester, restera. Ce n’est pas un problème de mémoire, comme pour les choses ordinaires, le tri se fait tout seul. Ce qui doit rester, restera, ce qui doit apparaître et disparaître, quelle que soit son importance dans l’instant, disparaîtra.
En résumé, il ne sert à rien d’entasser, de classer, d’organiser, mais d’être toujours vide, neuf et prêt pour l’instant présent. C’est juste, je dirais, une habitude de l’éphémère qui s’est transposée dans le témoin, mais qui n’a nul intérêt et nul avantage. Surtout dans cet état de témoin, garde présent à l’esprit que plus tu es fainéante, plus tu es vraie, exactement l’inverse que dans l’éphémère. Là est l’Évidence et la facilité. Si tu es occupée dans l’Accueil en tant que témoin, tu ne peux pas te servir de ce que tu utilises dans ton quotidien. Laisse les choses se trier, se ranger, s’articuler d’elles-mêmes. Ce que tu ne vois pas en tant que témoin, pour l’instant, est inscrit dans le témoin. Il se révèlera, se montrera si c’est nécessaire. Ne t’encombre pas de superflu. Tu y arrives déjà souvent.
Je te demande simplement de regarder que dans les cas où ce réflexe survient, de classer, trier, organiser, ce qu’il découle de cela fait que la tranquillité, lors du retour au sein de l’éphémère le plus quotidien, n’est pas aussi tranquille que dans les moments où tu laisses se vivre sans vouloir régenter, ou trier, organiser, emploie les mots que tu veux.
Qui veut parler ?
Question : je n’ai pas de question mais j’écoute, j’accueille dans la Joie, en mon cœur, ce que tu as à me dire.
Dans ton cas, je vais te présenter les choses ainsi. Pour l’instant, il y a une espèce de balance. Imagine une balance avec ses deux plateaux ; si l’un descend, l’autre monte. Dans ce que vous avez nommé ce face-à-face ultime, dans ta position il t’est donné de voir cela. Dans ces mouvements, il te semble que les plateaux ne peuvent pas être équilibrés. C’est évident. Il y en a un qui montera toujours plus et l’autre, quand il aura fini de descendre, n’existera plus. Quel que soit ton vécu, qui est réel, intérieur comme extérieur, il serait souhaitable que tu ne t’interroges pas sur ces mouvements. Ils participent, l’un comme l’autre, de l’équilibrage fin et définitif.
C’est exactement pour toi ce qui est utile, cette espèce d’oscillation qui concourt donc à la Paix et à l’immuabilité. C’est un réglage qui se fait et non un déséquilibre. Ce réglage extrêmement fin que la vie te joue, même si c’est moins fréquent, mais parfois plus ample, ne laisse aucun doute quant à la finalité. Contente-toi, non pas d’accueillir, tu le fais déjà, mais d’acquiescer à ce mouvement. Il est pour toi la Vie qui te conduit à l’immobilité.
Ça veut dire que dans ton vécu, ce n’est pas l’immobilité qui est découverte mais c’est le vécu du mouvement de ce balancier, en quelque sorte, qui crée l’équilibre, qui n’est pas vécu tout le temps comme un équilibre ‒ pour l’instant. D’autant plus que comme tu le constates depuis de nombreux mois, cela te perturbe de moins en moins. Quoi que puisse dire ou s’interroger parfois ton personnage, il en ressort, ainsi que tu le vis, un sentiment de plus grande disponibilité et donc d’écoute, non pas des histoires, mais d’écoute de la Vie. L’éclairage, même s’il te semble inconstant ou insuffisant, de par ses oscillations, a concouru à rendre les évènements à vivre, quelle que soit leur importance au niveau de ta vie, avec non seulement du recul mais surtout plus de légèreté, quels que soient parfois quelques éléments saillants qui pourraient te faire penser l’inverse. Il n’en est rien. Tu le constates aisément dans les instants qui suivent ce genre d’interrogations.
Dans ton cas aussi, l’emplacement du témoin, quels que soient ces fameux mouvements, te remplit à ta façon d’une certitude inébranlable de ton éternité et de ta nature. Ne t’occupe pas de ce qui peut parfois te donner l’impression d’être coincé ou résistant, le simple fait d’observer ce mouvement t’en débarrasse et te permet de t’éviter de rester figée sur ce qui te semble coincé. Observe simplement, et laisse passer. Je parle là des mécanismes intimes à vivre au niveau du témoin ou observateur. Tu sais bien que dans la vie ordinaire, de tous les jours, il y a des moments où cela ne peut pas être possible, quand une action t’est demandée, mais cela est tout à fait possible, même en lisant, même en regardant un écran, même en discutant.
Qui veut parler ?
Question : je n’ai pas de question à vous poser mais j’accueille avec joie ce que vous avez à me dire.
Alors permets-moi, avant de répondre, moi aussi de te poser une simple question, et sois spontanée dans la réponse. Qui es-tu ?
Question : je ne sais pas.
Es-tu contente de ta réponse ?
Question : non mais je ne vois pas autre chose à répondre.
Alors voilà ce que j’ai à te dire. D’une manière générale, et je ne fais pas de différence, là, entre l’éphémère ou l’Éternel, il existe dans l’acteur, mais aussi dans le spectateur ou le témoin, un besoin que tu n’expliques pas non plus d’ailleurs, qui pourrait correspondre à ce que je nommerais le besoin de se voir dans l’autre, c’est-à-dire que inconsciemment, mais parfois consciemment, il existe un besoin d’approbation. Comprends bien que ce n’est pas une critique, ni une erreur, mais dès qu’il y a recherche d’assentiment, d’approbation dans le regard ou dans les mots de l’autre, tu crées quelque part une dépendance. Peu importe où elle se situe, c’est le principe de la dépendance.
Être autonome, c’est que dans quelque circonstance que ce soit, l’avis le plus important, l’opinion la plus importante, ne sera jamais défini par rapport au regard de l’autre, ni même par rapport à ce qui peut être lu. C’est cela qui est la résistance dans, non pas ce que tu es, ni dans l’éphémère et dans l’Éternel, mais bien une stratégie de communication, de relation, où en définitive ce qui est caché là-dedans, c’est cela, c’est-à-dire que tu accordes plus de crédit, de manière générale, à ce qui est assenti, confirmé par l’autre, au sens large. Il y a un besoin, non pas compulsif mais quand même présent, de vérifier, de comparer. C’est le seul élément qui te fait répondre « je ne sais pas ».
C’est simplement une façon, si je peux dire, d’aborder la relation, la communication, où il y a une forme de survigilance à la vie, aux regards, à l’opinion, au détriment de toi. Cela remonte à très loin mais ce n’est pas la peine d’aller chercher, le besoin d’approbation est encore plus intimement lié à l’éducation, bien sûr, mais aussi sournoisement caché à la peur de se tromper, mais aussi à, quelque part, une réticence au regard de l’autre, et donc cela te prive, en certaines occasions, pas systématiquement, de la Liberté et de l’Autonomie.
Il vous a toujours été dit qu’en ce moment, dans ce face-à-face dernier, aucun avis, aucune opinion ne doit interférer. Il faut oser être seul, dans le Cœur du Cœur. Encore une fois, n’interprète pas cela comme un besoin de te faire voir ou de te montrer, mais simplement un besoin qui n’a rien à faire là mais que tu ne contrôles pas. Là aussi, c’est une habitude. Il n’y a rien à comparer, et rien de ce qui est à vivre, en tant que témoin, ne peut ou ne doit être contrarié ou soupesé au regard ou à l’opinion de l’autre. C’est seul à seul.
Et rappelle-toi qu’il n’y a ni compétition, ni supériorité, ni infériorité, et que tout cela ne dépend en définitive que de l’emplacement de ton point de vue. C’est, si tu préfères, c’est comme si le spectateur, le témoin, qui regardait l’acteur, cherchait à travers les réactions des autres acteurs à modifier l’état du témoin ou du spectateur. Laisse se dérouler, sans a priori et sans rechercher ni regard ni opinion. Ce qui n’empêche pas d’échanger les regards et les opinions mais n’en fais pas un outil qui permet de jauger, de mesurer, de comparer. Reste neutre, pour toi, comme pour chacun, comme pour chaque expérience, et tu sentiras les derniers poids s’évacuer.
Dans ton cas précis, je dirais qu’il ne sert à rien, pour l’instant, que le spectateur s’éloigne trop de l’acteur, mais que dans ton cas il y aurait intérêt que le spectateur et l’acteur, le témoin et le personnage, se réunissent quelque part. Alors pour ça, c’est très simple. Accepte que tout ce que tu vas jouer dans le personnage est réellement un jeu. Ce que je veux dire par là, c’est que même quand il y a une gravité, quel que soit l’évènement, ne sois pas dupe que le témoin proche de l’acteur, ou l’acteur proche du témoin, réalise cela, avant de voir et de vivre qu’il n’y a pas de théâtre, pas plus d’acteur que d’observateur.
Dans ton cas, du fait de ce petit mécanisme qui est une forme d’assujettissement au regard ou à l’opinion de l’autre, qui n’est pas constant heureusement, tu te prives toi-même de ta liberté. Cela ne veut pas dire indifférence à l’autre, bien au contraire, puisque l’autre est toi, cela veut dire aussi que tous les avis et toutes les opinions ne sont d’aucun intérêt. L’instant présent ne sera jamais une opinion ou un avis, c’est une vision, pure, claire, précise, profonde, qui ne peut pas s’accompagner d’opinions, d’avis.
Alors ne cherche pas, même si je t’ai donné quelques éléments liés à l’éducation, ne cherche pas à résoudre le passé, car tu as toutes les capacités aujourd’hui à laisser s’évacuer cela. Il ne sert à rien, et là je ne parle pas que dans ton cas spécifique mais d’une manière générale, il ne sert à rien de se sentir dépendre d’un avis ou d’un regard, même éclairé. Vient un moment où il faut accepter cette solitude, l’assumer pleinement. C’est un mécanisme de la conscience, de la Lumière. Ce qui a été nommé « laisser la Vie te vivre » est exactement cela.
Alors ne voyez pas, à travers mes mots, une montagne à résoudre, mais simplement un éclairage qui doit vous permettre de vous placer plus aisément à la porte de sortie de l’Illusion. Dit autrement, dans ton cas, tout ce que tu regardes, te regarde, et cela peut être gênant. Alors l’Accueil est un peu différent du regard, c’est pour ça qu’il y a ces mots comme « voir », « clarté ». Ne regarde pas, ressens. Là il s’agit vraiment de l’orientation, si je peux dire, du regard ou du point de vue.
Qui veut parler, en évitant la phrase stéréotypée que vous me répétez tous depuis le début aujourd’hui ? Ça manque d’originalité.
Question : merci d’être parmi nous, mais je n’ai pas de question et j’accueille avec joie ce que vous avez à me dire.
C’est pas les mêmes mots, il y a le mot « joie » en plus. Ne vous copiez pas, soyez originaux dans vos mots.
Je te pose une question. Quand tu es en joie, sans objet, sans sujet, que ressens-tu, dans l’énergie, dans le vibral ou dans le corps ?
Question : je suis bien.
Qu’est-ce que tu appelles être bien ?
Question : je suis en paix.
Qu’est-ce qui est perçu, à part ce qui en découle, qui est la Paix ? Mais dans la Joie, dans le fait d’être en paix, ressens-tu un besoin, quel qu’il soit, ou tout apparaît comme évident, à l’inverse ?
Question : non, je n’ai pas de besoin.
Alors ce que je peux te dire, c’est que de plus en plus, ce fait d’être bien, dans la Joie, en paix, ne pourra plus être altéré. Dès qu’il y a un évènement sur l’écran de ta vie qui peut sembler ne pas être agréable, quelle que soit la teneur, est-ce que tu laisses la même paix, le même sentiment d’être bien se déployer, ou est-ce qu’alors il peut te sembler, réellement ou pas, perdre cette paix ?
Question : non, je ne perds pas la paix.
Alors, je n'ai rien d'autre à te dire.
Qui veut parler ?
Question : je vais essayer de modifier un peu. Je suis heureuse de partager ce moment avec vous mais malgré tout je n’ai pas de question et je vous écoute si vous voulez bien me parler de moi ou...
Te parler de quoi ?
Question : j’accueille vos paroles, merci.
Qui a dit « parler de moi » ?
Question : moi.
Alors c’est qui ?
Question : je suis là…
Mais qui a dit « moi » ?
Question : moi. C’est la personne, qui a dit moi.
D’accord. Toi, tu te connais.
Question : peut-être, oui. Pas très bien.
Tu connais ta personne.
Question : oui, elle est un peu envahissante.
Alors je ne vais pas te parler de toi. Comment veux-tu disparaître, comme ça ? Au-delà de toi, de ta forme, ici ou ailleurs, de toute histoire, tu sais, et tu l’as vécu déjà, que c’est justement quand ce qui est envahissant n’a plus droit à la parole que tu sais qui tu es, mais ce n’est pas toi. Ce que tu es n’est pas toi. Je dirais même qu’il n’a rien à voir avec toi.
Au travers des quelques mots que tu as dits, mais cela concerne chacun, il y a un réflexe qui est constant, du fait de l’illusion de ce monde, qui crée de manière parfois éclatante, parfois insidieuse, l’impression que tout doit être ramené en la personne. Là, nous ne sommes pas dans le regard extérieur comme précédemment, mais il y a un réflexe autopunitif. Il n’est pas question d’avoir tel type de personne, envahissante ou pas, il est question d’accepter que quand nous vous assommons avec l’Absolu, l’Ultime, l’Inconnu qui ne peut être connu, tu dois accepter que de la même façon tout à l’heure, que le regard de l’autre n’a aucune espèce d’importance, que ton propre regard sur toi-même ne sert à rien. Il y a une forme d’autoculpabilisation qui met encore plus de distance avec ce qui pourtant est vécu.
En résumé, n’écoute rien, non pas de l’extérieur puisque toi, de toute façon, tu n’en fais qu’à ta tête, mais n’écoute pas ce que te dit ta tête à toi. Immerge-toi, et tu sais le faire, tu l’as vécu, dans le vide, là où y a plus rien. N’écoute pas ce que peut te susurrer le personnage car en l’Éternité installée, même l’enfant intérieur n’a plus rien à dire. Comme je l’ai dit, le témoin, l’observateur, est à disposition pour chacun. Le témoin ou observateur, le spectateur, il n’a pas besoin de converser avec l’acteur. Le spectateur ne va pas aller dire à l’acteur ceci ou cela, il regarde. Il aime ou il aime pas mais il regarde. Tu es ce qui regarde. Il y a juste un déficit d’écoute, non pas du personnage ou de l’autre, cela tu le fais très bien, mais d’écoute du silence, ou de l’enfant intérieur, celui qui jamais ne peut porter le moindre jugement sur quelque aspect de ta vie ou de ton personnage. Ce qui veut dire que celui qui juge sa personne n’est plus spectateur, il est un intrus sur la scène de théâtre, qui gêne le jeu, le spectacle. Le témoin, l’observateur, il est obligé d’être dans le silence pour observer, pour entendre l’acteur.
Mais cela s’est déjà vécu, de nombreuses fois, il n’y a pas de retour en arrière possible. C’est juste des stratégies d’évitement qui ne sont pas liées à la peur ni au manque d’amour, mais je dirais que c’est même pas une habitude. Comment appeler ça ? C’est une forme de formatage, non pas de l’éducation mais bien plus qui est observé dans certaines activités professionnelles, qui crée cela. Alors qu’est-ce qu’il faut comme solution ? Eh bien dans ton cas, c’est très simple. Mettre non seulement de la légèreté, mais en plus, bien plus que de la fainéantise. Parce qu’il faut faire ce que tu as décidé de faire, mais avec du « je m’en foutisme », il n’y a rien de sérieux. Le « je m’en foutisme » ne t’empêche pas de faire ce que tu veux faire mais le rend plus malléable, plus évident, et là il n’y aura plus aucun envahissement de la scène de théâtre par l’observateur.
J’emploie volontairement des images très simples afin de ne plus vous entraîner dans ce qui pouvait sembler important voilà cinq années. Mais nous ne sommes plus dans les concepts, or l’image, la métaphore, comme le faisait le Christ, est bien plus importante et percutante pour l’Esprit. Ça permet de shunter, de traverser ce qui est sur le devant de la scène, ce qui évite aussi que vous vous saisissiez de concepts et que vous gardiez l’image. Alors cette image n’est pas une image et n’est pas un concept, c’est pas quelque chose qui est vu, je dirais que c’est quelque chose qui parle, peut-être pas à la personne, et c’est pas mon but, ni le vôtre, mais de parler au saint des saints. C’est ça qui crée la retrouvaille, qui la recrée, qui l’installe.
Qui parle ?
Question : je n’ai pas réellement de question mais j’ai une curiosité à rajouter. Je suis, du moins ce corps, est synesthète…
Comment ?
Question : synesthète.
Ça veut dire être esthétique de façon particulière ?
Question : non. Mes perceptions passent par des couleurs, des sensations, des goûts. C’est parfois un peu envahissant. Que pouvez-vous me dire là-dessus et merci pour un éclairage général.
Alors d’abord, j’aimerais comprendre. Quand tu penses, quand tu vois quelque chose, quand tu écoutes de la musique, il y a des couleurs ?
Question : oui.
Mais alors heureux les simples d’esprit, ça veut dire que y a plus de concepts.
Question : ça peut un peu surcharger l’écran mental.
Mais le mental n’est pas une couleur. Ou alors j’ai rien compris. Mais si, quand tu parles, des couleurs apparaissent…
Question : c’est ça.
Quand tu écoutes, des couleurs apparaissent.
Question : oui.
Donc, s’il n’y a plus de concepts et que c’est des couleurs qui apparaissent et qui sont vues, ce qui te gêne, c’est quoi ?
Question : ça peut m’empêcher de réfléchir ou de participer à la vie quotidienne.
Donc je résume. Quelqu’un te parle, tu vois ça en couleurs.
Question : oui.
Si tu réponds, tu vois d’autres couleurs.
Question : oui.
Et qu’est-ce qui te gêne ? Y a trop de couleurs ?
Question : si c’est trop compliqué, les couleurs prennent le dessus sur le sens.
Mais les couleurs sont le sens. Il suffit de classer tes couleurs, comme quand il y a des concepts et des idées, elles sont assemblées, rangées, ordonnées. Dans ce que tu exprimes, si j’ai bien compris, le mécanisme de la pensée ne se fait pas en concepts, en idées, mais se fait à travers des couleurs.
Question : oui.
Et donc ce qui dérange, c’est pas les couleurs mais la superposition ou l’excès de couleurs. C’est ça ?
Question : oui.
As-tu la possibilité d’agir sur ce qui est vu, ou pas ?
Question : je ne crois pas.
Une couleur qui apparaît selon un mot que tu donnes ou que tu reçois, est-ce que tu peux l’agencer ou pas. Est-ce qu’il te semble pouvoir être active sur ce qui est vu, sur ces couleurs, ces transparences qui s’emboîtent et qui se placent dans différents endroits. Parce que c’est spatial ?
Question : oui.
Eh ben qu’est-ce qui t’empêche de répartir l’espace ?
Question : je ne sais pas le faire.
Mais as-tu pensé seulement à le faire. Regarde, les couleurs claires transparentes sont en haut, les couleurs sombres sont en bas. Les différences de ton vont du plus clair au plus sombre entre la gauche et la droite. C’est réglé.
Question : ça me paraît quand même plus complexe.
En quoi est-ce plus complexe, c’est en 3D ?
Question : oui, aussi.
Eh bien alors, y a un devant et un derrière. Les couleurs qui sont liées donc, si j’ai compris, à ta perception et à ton fonctionnement, que cela soit pour une musique, quelque chose que tu émets ou quelque chose que tu reçois, et tu as l’impression que c’est désordonné, que c’est surchargé. Qu’est-ce qui crée cela ? Qu’est-ce qui t’empêche de décider de ranger ces couleurs ? As-tu déjà seulement essayé ? Parce que ce que tu vis est antérieur à la pensée, c’est, je dirais, le monde des archétypes.
Ces couleurs ne sont pas des projections comme dans des visions, astrales ou autres, c’est le fondement même de la pensée. Il manque simplement un rangement. Et ne me dis pas que c’est compliqué puisque tu ne l’as jamais fait. Je vais prendre un exemple très simple. Si par exemple tu prends les nombres de 1 à 10. Je suppose que le 1 a une couleur, que le 10 a une autre couleur. Ou le 3, si tu veux. Bien, quand tu dis 3+3=6, qu’est-ce qui se passe en toi ?
Question : c’est compliqué à résumer.
Mais c’est pas résumable puisque ça se déroule en esprit et en vérité. Le seul problème, par rapport à cela, qui est un don, parce que rends-toi compte, tu n’es pas polluée par les concepts, par les croyances, tu es libre par rapport à cela puisque ce sont des couleurs. Mais il te faut ranger ces couleurs, même s’il y a des superpositions, ce qui doit être le cas, c’est-à-dire une couleur vue par transparence au travers d’une autre couleur. Cela te semble compliqué parce que tu n’as jamais rangé. Le rangement est une convention, c’est toi qui décides de faire des groupes, des ensembles. Par exemple, les jours de la semaine sont en haut à droite, les nombres sont en bas à gauche. Devant les nombres, y a la machine à calculer qui va prendre les couleurs et les passer par un filtre de couleur qui correspond à autre chose, dont la résultante est une autre couleur.
Ça veut dire, ce que je te dis, que cela soit pour des notes de musique, des mathématiques, pour n’importe quoi, ce qui semble t’encombrer est un privilège, simplement tu n’as pas saisi que ça doit être rangé. Les concepts s’agencent d’eux-mêmes dans la tête par la chimie, par l’électricité, avant d’être présentés à la conscience. Les agencements dans les concepts se font d’eux-mêmes. La chance que tu as, c’est qu’il te suffit de trouver un moyen de classer, et tu as entière liberté pour classer cela comme tu veux. Tu vas alors t’apercevoir que non pas une couleur mais un ensemble de couleur, d’emplacement et de transparence correspond toujours à la même chose, tu peux confirmer cela ? Quand tu prononces le nom de quelqu’un, c’est toujours les mêmes couleurs ?
Question : oui.
On est d’accord. Eh bien c’est la même chose, il y a jamais excès de couleurs, c’est simplement qu’elles ne sont pas agencées et rangées, et ça, c’est toi qui le décides, c’est pas tes neurones.
Question : vous ne voulez pas m’aider ?
Mais classe par toi-même. Quand tu ranges des médicaments, tu peux le faire par ordre alphabétique, par couleur, par teneur ou par ce que tu veux. L’important, c’est de t’y retrouver. Tu ne t’y retrouves pas, avec l’impression de saturation, parce que tu ne sais pas traiter ces couleurs, tu les laisses apparaître et disparaître selon ce qui est dit, entendu, chanté, mémorisé, sans système de classement, donc effectivement ça peut être gênant. C’est pas compliqué. À partir du moment où il existe une représentation des concepts, des idées, des mots, des notes, de cette façon, il est extrêmement facile d’agencer cela. Tu n’as pas à le subir, tu as à t’en servir. C’est comme si, comme à l’école tu avais une petite calculatrice, et là on t’a mis un super-calculateur et tu cherches à te servir de la calculette.
Range tes couleurs, je peux pas te dire mieux. Laisse les agencements, non pas à l’improviste selon les mots qui coulent, mais dès l’instant où une couleur arrive, ou une transparence de couleur arrive, range-la. Elle ne peut pas disparaître, tu le sais, puisque le même nom te donne toujours la même couleur, le même morceau de musique te donnera le même assemblage de couleurs.
Ce fonctionnement de la pensée ou des sens est un avantage. Pour l’instant tu n’en as que les inconvénients, c’est-à-dire l’impression d’être dépassée par une surcharge. C’est à toi de définir l’espace et le temps qui sont perçus de cette façon aussi, de décider que tel groupe de couleurs est là, ou devant ou derrière, si tu parles en 3D, et tu constateras alors que tu n’auras pas besoin d’attendre ou de voir les couleurs, mais que tu créeras toi-même. Tu iras chercher naturellement, sans chercher, tel groupe ou tel autre groupe, tel assemblage ou tel autre assemblage.
Rends-toi compte, quand quelqu’un parle de concepts ou d’idées, il est incapable de les localiser dans sa tête par des couleurs. Le traitement des données, traitement de l’information, passe par une programmation au sens informatique, mais si tu laisses les choses se faire d’elles-mêmes, effectivement c’est très vite saturé. Les concepts s’agencent d’eux-mêmes. Ce que tu vois à la place des concepts, donne un traitement de l’information, c’est l’exemple que je prenais, la pensée c’est une calculette, les couleurs sont un super-calculateur. Ce n’est pas un défaut mais ça nécessite une organisation temporelle, spatiale et de transparence. Entraîne-toi à cela et tu ne pourras plus être gênée. Tu sauras même assembler les idées, les pensées, les musiques ou quoi que ce soit d’autre, en fonction de l’harmonie, et tu sauras où sont les différentes transparences, les différentes couleurs, et éventuellement les différentes formes. Parce que tu as dû te rendre compte que les formes peuvent être comme des taches à peu près rondes, mais pas toujours.
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, parce que j’ai été confronté à cela, et justement c’est une liberté et pas un handicap. Dès l’instant, si tu pouvais ranger ne serait-ce que les nombres, tu serais un très grand mathématicien, si tu savais ranger les notes, tu serais un très grand musicien.
Question : je ne sais pas si j’aurai le temps de tout ranger avant la fin.
Mais le rangement se fait tout seul dès l’instant où tu as donné l’injonction du type de rangement. C’est instantané. Tu n’as pas à t’occuper de déplacer les couleurs à tel ou tel endroit, les formes ou la transparence de telle façon ou une autre. Tu décides, comme quand tu as des tiroirs de pharmacie. Tu décides que là tu mets les compresses, que là tu mets les médicaments, que là tu mets les liquides. C’est exactement la même chose, après ça se fait tout seul, c’est-à-dire que le rangement va se faire tout seul dès que tu as donné un cadre de rangement.
Question : je vais essayer, merci.
Je suis d’ailleurs étonné que tu n’y aies pas pensé toute seule. Quand il y a encombrement chez toi, tu ranges. Quand tu retrouves plus des objets parce qu’il y en a trop, il faut mettre de l’ordre. Là, mettre de l’ordre, ce n’est pas diriger chaque pensée, chaque mot, chaque nombre, c’est de proposer un aiguillage, et ils vont se ranger tout seuls. Et dès que tu penseras à résoudre une équation ou faire un morceau de musique, tu décides d’une tonalité de couleur et un certain ordre de transparence et les couleurs arrivent toutes seules. Tu inverses le sens de la perception et à ce moment-là le morceau de musique est créé. Comment crois-tu qu’ont fonctionné les plus grands compositeurs, les plus grands mathématiciens, les plus grands penseurs ?
Ce qui te gêne, tu le décris parfaitement, c’est l’impression d’être débordée, que c’est un peu chaotique. Ce mode de perception est le plus adéquat quand il n’y a plus de cerveau dans les autres dimensions. C’est exactement ce qui se produit non pas dans le cerveau mais dans l’impression. Simplement le rangement, l’ordre, tu dois toi-même le déterminer, sans ça les choses t’arrivent, tu satures très vite, que cela soit au niveau des concepts, des idées et des sons, et tu perds les choses parce qu’elles ne sont pas classées. Mais il n’y a pas d’effort pour classer à chaque fois, tu dois donner les règles d’organisation du classement, le classement se fait après, tout seul, mais pas comme il a envie, selon des règles. Essaie cela.
Question : je vais essayer, mais je doute de moi quand même.
Mais tant que ça sera le bordel et non rangé, tu ne pourras que douter. Mets de l’ordre dans ces couleurs, dans ces transparences, dans ces formes, non pas en déplaçant, mais donne une règle d’organisation. Tu décides une bonne fois pour toutes, et les cases sont infinies. La répartition spatiale quand elle est vue, te donne d’innombrables possibilités, elles sont illimitées et ce n’est jamais saturé et ce n’est jamais encombré, mais c’est toi qui doit déterminer le classement. Je précise, sans connaître le nom que tu as employé là, esthète je sais pas quoi.
Question : synesthète. Synesthésie.
Bon peu importe, il suffit d’agencer et c’est toi qui décides. Tu as laissé les couleurs se mettre comme elles voulaient, on est d’accord ?
Question : oui.
Voilà, donc c’est pas possible de fonctionner comme ça. Le doute, il vient de là, il vient pas de la personne, il vient de l’absence d’organisation et de rangement de tes couleurs. Et d’ailleurs je suis sûre qu’à l’extérieur, pour éviter d’être encombrée, tu dois ranger très souvent.
Question : oui.
Alors range ta tête, ça sera beaucoup mieux.
Question : merci encore.
Je pense que ceux qui écoutent n’ont rien compris. Pour la plupart d’entre nous, quand nous avons une idée, une pensée, un concept, d’où ils viennent ? Bien sûr on pense en premier lieu qu’ils sont sécrétés par le cerveau, mais ce ne sont que des agencements qui se situent dans ce qui est nommé le corps mental ou l’aura mentale, les deux, qui quand ils deviennent saillants, apparaissent sous forme de concepts. Pour cette personne, tout est coloré avec des formes, des espaces particuliers. Il faut ranger, plutôt que de ranger l’extérieur. Tu n’as pas à ranger une fois que tu as déterminé l’ordre de rangement. Tu constateras immédiatement que si tu as décidé que en haut, au premier plan à gauche, c’est le rouge, que le violet quelles que soient les tonalités, tout ce qui est de l’ordre du violet va être en dernier plan à droite. Mais après, quand les gens vont parler et les couleurs vont arriver, ou si tu écoutes de la musique, elles vont aller se ranger toutes seules, tes couleurs, mais pas rester en vrac. Il n’y a pas d’autre façon.
C’est comme si tu laissais, pour celui qui a des idées et des pensées, c’est comme si tu acceptais toutes les pensées qui passent et qu’il y en ait cinquante à la fois. C’est incompréhensible. Alors ce qui te semble pour l’instant encombrant vient seulement du non-classement, du non-rangement. Mais le rangement, tu vas pas le faire à chaque fois, tu le sais très bien, y a des milliers de couleurs qui passent dans une phrase, des dizaines on va dire, des centaines parfois, dans la musique, mais une fois que tu as créé le premier rangement, le premier agencement, tout le reste va s’agencer selon le même référentiel temporel, spatial et de transparence. Il ne peut en être autrement parce que ça fonctionne réellement comme ça.
C’est un processus qui est le processus de la pensée ou de la perception, mais la chance que tu as, c’est que dès que c’est agencé, les capacités mémorielles, intellectuelles, de créativité, sont décuplées. Et d’ailleurs, je suppose, et tu vas me répondre, dans les expériences ou états intérieurs, que ce soit multidimensionnel, de rencontrer un peuple de la nature ou un habitant d’un système donné, c’est aussi quelque chose qui est vu sur ton écran intérieur, mais là il n’y a pas de couleur. Peux-tu répondre ?
Question : oui, vu qu’il n’y a pas de cerveau.
Exactement. Donc l’être que tu vas percevoir ou la forme invisible pour les yeux de chair, elle, quand tu la vois, elle ne s’accompagne pas de couleurs. Ce qui te prouve que cet assemblage de couleurs n’est pas une chimère, même s’il est propre à chacun, mais il traduit le vibral, il traduit ce qui se traduit au sein de la Lumière vibrale authentique. Il te manque juste cet élément-là. Mais je ne sais pas quel est ton âge, mais je suis surpris que tu n’y aies pas pensé tout jeune.
Question : je viens de m’en rendre compte il y a peu de temps.
De quoi ?
Question : que je fonctionnais comme ça.
Tu veux dire quoi par là ? Que c’est apparu récemment ?
Question : non, disons que c’était inconscient.
C’est-à-dire que quelque part tu ne voulais pas le voir parce que ça te gênait dans ton fonctionnement normal.
Question : oui.
On est d’accord, alors range-moi tout ça, agence-le comme tu le souhaites, peu importe, ce qui te semble le plus adéquat, et tu verras les résultats très très vite.
Question : merci. J’avais aussi une question plus générale.
Eh bien ce que j’ai répondu est tout à fait général, ça va changer ta vie.
Rends-toi compte, celui qui n’a pas ces couleurs, spontanément, je parle pas de vision ou de troisième œil là, quand il va voir les autres dimensions, quand il rencontre d’autres êtres, il sera beaucoup moins précis que toi. Par exemple une entité va être vue dans une forme mutable avec des contours, alors que toi tu le vois précisément. Tu peux analyser les détails, non ?
Question : oui.
Voilà. Donc ce qu’il se passe dans ton cerveau, dans ta conscience, c’est un cerveau qui n’est pas falsifié, il est libre des conditionnements, mais il faut ranger. Et encore une fois, le rangement est totalement libre, tu l’agences comme tu veux, mais il faut le créer. Ce que je veux dire par là, et c’est effectivement inadapté à ce monde, c’est que ton cerveau fonctionne comme s’il était déjà absent mais comme si ta conscience était multidimensionnelle, ce qui explique ce que je te disais, que ce qui est vision, perception, expérience, de ce qui n’est pas visible en ce monde, est beaucoup plus fin et précis, et tu me l’as confirmé. Par contre, ça devient confus ici.
Qui veut parler ?
Question : je voulais témoigner que tout ce que vous avez dit à chacun a pu résonner en moi dans cette histoire terrestre et ce qui peut arriver dans le quotidien. Ceci dit, dans la Joie et la Liberté, la légèreté du quotidien, je laisse la Vie se vivre et je n’ai rien à demander par rapport à ça, juste être là dans cet instant, en l’accueil de ce qui est là.
La dernière fois que je suis venu, j’ai terminé par une phrase humoristique : « tous pour un, un pour tous. » Bien évidemment que chacun de vous, même si ce n’est pas son histoire, et ce fut le cas dans ce qui a été retranscrit de ce que j’ai dit quand j’étais incarné, tout le monde trouve chaussure à son pied, même ce qui peut sembler ne pas te correspondre est éclairant. Et ça, tu en témoignes. C’est en ce sens que de manière fort logique, j’ai toujours dit que mes paroles ne pouvaient pas échouer parce qu’elles ne s’inscrivent dans aucun cadre de référence, dans aucun dogme, dans aucune culture, dans aucune tradition, c’est une parole libérée de tout concept.
Mais je te remercie, c’est effectivement comme ça que cela fonctionne. Même ce que je viens de dire sur le esthète je sais pas quoi là, va trouver une portée en chacun de vous, même si vous n’avez pas ce mode de perception. Je t’avais coupée ?
Question : non, je vous accueillais juste dans notre cœur Un, dans ce qui est là.
D’autres dires, d’autres témoignages, d’autres demandes ?
Question : je vous ai posé une question hier, en disant que je voulais vous rejoindre.
J’étais pas là hier.
Question : avant-hier. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir eu la totalité de ma réponse, tout en sachant très bien que c’est la personne qui la posait.
Et ?
Question : et je voulais avoir un complément d’information.
J’allais dire tu n’auras pas de complément. Ce n’est pas de l’information que je délivre. Mes paroles ne peuvent échouer ; si ce n’est pas dans l’instant, ce sera dans l’instant suivant. Et comme ça a été exprimé juste avant, chacun peut se retrouver dans toutes les réponses, même qui ne vous concernent pas, parce que je ne m’adresse pas à une diversité de personnes, je m’adresse au témoin, et le témoin est Un. Il y a un seul spectateur, un seul témoin, même si la salle est pleine de spectateurs.
Donc il n’y a pas besoin de complément. Il faut déjà, comme tu l’as dit, que ce que je t’ai dit avant-hier fasse son œuvre, son alchimie. C’est pas du mental, c’est pas des concepts, c’est quelque chose qui touche, pas l’apparence. Alors je me fous que tu aies compris ou pas. Laisse œuvrer comme nous l’a dit la sœur avant. Dès l’instant, où il vous semble ne pas avoir compris, ne pas avoir saisi, cela veut dire que vous avez arrêté, vous n’avez pas laissé pénétrer. Les mots que j’ai prononcés il y a quarante ans ont un impact aujourd’hui, et pourtant ceux à qui je m’adressais ne sont plus là, moi non plus d’ailleurs. Ne soyez pas pressés, laissez le temps, l’illusion du temps, faire son œuvre.
Nous avons tous tellement l’habitude, que cela soit par les mots, que cela soit par l’énergie, à ressentir tout de suite, à donner un avis tout de suite. Comment voulez-vous que ce que je dis au travers de la personne et au travers du temps, je vous l’ai dit, fasse son œuvre si vous vous en saisissez. L’important n’est pas de comprendre, la compréhension vient ensuite, le plus important est ce qui est vécu dans l’instant. Nous avons eu divers témoignages. La compréhension ne doit pas être un préalable au vécu mais consécutif au vécu. Vivez ce que je vous dis, ne vous préoccupez pas de le comprendre. Parce que quand vous êtes dans l’acte de comprendre, ça veut dire que vous réfléchissez, que vous voulez rattacher mes mots, ou n’importe quels mots d’ailleurs, à votre logique, à votre historique, à votre besoin d’assembler les idées.
Là aussi, laissez se faire les choses. Ce qui vous est incompris aujourd’hui, sera compris, ne vous préoccupez pas de ça. Si vous saviez, quand j’étais incarné, et même quand je suis venu la première fois, le nombre de frères et de sœurs qui se sont sauvés. C’était pareil en mon incarnation, tout ceux qui étaient dans la certitude de leur spiritualité, ils sont partis. Mes mots nécessitent non pas une compréhension mais un accueil inconditionnel, comme je vous accueille inconditionnellement. Le reste suit, et en général, maintenant, très vite, mais si vous vous braquez d’emblée, vous êtes obligés de faire demi-tour.
Je ne m’adresse pas à vos concepts, vos concepts ne m’intéressent pas, seul votre vécu est signifiant. Et vivre quelque chose n’a pas besoin de concepts, ça a besoin d’être vécu dans l’accueil total. Si vous mettez, et c’est pareil pour n’importe quelle discussion entre deux êtres humains, vous êtes et nous sommes tous sans arrêt en train de savoir ce qu’on va répondre plutôt que d’accueillir la totalité de ce que dit l’autre, non pas dans les mots prononcés mais dans ce principe même de l’Accueil. Ne mettez pas le mental devant, la compréhension devant, ça c’est le diviseur, c’est le diable. Le diable n’est nulle part ailleurs que dans la tête. Si vous voulez comprendre, vous ne pouvez pas le vivre, c’est simple.
C’est pareil d’ailleurs dans vos expériences ou vos états mystiques. Vous savez très bien que si le mental interfère, d’une façon ou d’une autre, cela cesse immédiatement l’expérience. De la même façon que dans les rêves, vous avez des peurs qui vous réveillent, ou des chutes, ou des évènements qui vous réveillent, ça arrête le rêve. Vous ne pouvez pas vivre et comprendre dans le même temps, surtout en ce qui concerne ce que vous êtes.
La compréhension, au sens où nous l’entendons, elle est postérieure, elle est pas avant. Accueillir, c’est pas comprendre, c’est pas se saisir, c’est pas s’approprier, c’est être dans une disposition qu’on a nommée l’Accueil, qui permet à la fois de se retrouver mais aussi de comprendre l’autre au-delà des mots, au-delà des concepts, afin de voir que c’est le même cœur, qu’il n’y a personne. Servez-vous de comprendre pour conduire une voiture, de comprendre pour savoir faire un métier ; là il vous faut comprendre, mais pas pour ce que vous êtes. C’est le diable qui comprend, et d’ailleurs il manipule la compréhension, il la change, il la tourne.
Soyez disponibles, pas pour comprendre mais pour entendre. Même si vous n’écoutez pas et même si vous ne comprenez rien, quelque chose qui est là, au Cœur du Cœur, dans le saint des saints, lui entend et comprend. Laissez-lui le temps de se manifester, n’interposez pas le besoin de comprendre, le besoin d’expliquer. Le vécu n’a pas besoin d’être compris, la pratique de ce monde, oui. Tout doit être calculé, pesé, organisé, et c’est logique, mais pas pour ce que vous êtes, pas là dans le Cœur du Cœur.
D’autres choses à dire ?
Une dernière question avant le terme du temps imparti.
Question : il y a deux jours, vous m’avez dit que vous étiez en moi et que j’étais en vous. Or ce matin, en me promenant dans la nature, brusquement tous les frères et sœurs ici présents se sont retrouvés dans mon cœur. Mon cœur est tout ouïe à votre écoute, si vous avez quelque chose à me répondre.
Cela se passe de mots, la Vérité n’a pas besoin de mots. Nous sommes effectivement les uns dans les autres, même en ce que vous nommez les espèces de trucs verts, là, les Archontes. C’est la même chose, ils sont aussi en chacun de nous. Quand nous vous disons que vous êtes le Tout et que vous êtes tous, c’est la stricte vérité. Je ne vous demande pas de croire ça comme un concept, ni même de l’accepter comme quelque chose, mais de le vivre. C’est ce qui s’est passé.
Le problème, quand nous sommes dans ce sac de viande, à trois ans, quatre ans, nous sommes nommés, on nous attribue un nom, une identité, par le regard des autres et en particulier des parents. Ensuite on compare, on fait des études, on va à l’école. Mais rendez-vous compte, la formation, l’éducation, n’est qu’un formatage à l’Illusion. Si on disait à un enfant de trois ans qu’il est Amour avant d’être une personne, qu’il est aussi bien son père que sa mère mais qu’il n’est pas un individu qu’on chérit à l’extérieur, eh bien il n’y aurait plus aucun enfermement, tout simplement. Que ce soit Hercobulus ou les vaisseaux de ferraille, ils pourraient pas avoir créé cela. Plus le poids des habitudes. Ne croyez pas ce que je vous dis, vivez-le et prouvez-le, non pas en concept. C’est ce qui s’est passé dans ce que tu as vécu.
Mais pour cela, il faut vous vider, non pas vous supprimer mais vous vider des idées d’être une personne, une histoire, un corps, que sais-je encore. Vous identifiez le véhicule à la Vérité, et pourtant aujourd’hui de plus en plus se placent spontanément dans l’observateur. Alors bien sûr, vous pouvez être tellement captivés par le jeu, par la scène de théâtre, mais vous savez très bien que vous n’êtes pas l’acteur qui joue, quand vous sortez du théâtre. C’est donc bien le point de vue inculqué par les parents et l’éducation qui empêche la Vérité. Et ça, ça se reproduit tout le temps, peu importe l’élément causal. Le problème est l’identification au corps, j’ai passé ma vie à dire cela. Vous n’êtes pas ce corps, vous êtes dedans, piégés, mais vous n’emporterez pas ce corps ni aucune histoire.
J’ai répondu à la dernière question, je crois. Y en aura-t-il d’autres ?
Question : oui.
Alors je vous laisse vous « pauser » et Bidi vous dit à très vite.
Publié par : Blog Les Transformations