BIDI
Partie 1
Questions/Réponses
Octobre 2017
Eh bien Bidi est avec vous, pour un long moment. Tout d’abord, installons entre nous la Paix, la communion.
… Silence…
L’ensemble de nos entretiens, de nos échanges en ces jours, vise avant tout à tenter d’exprimer la Vérité. Nous n’aurons que faire, durant ces heures et ces moments que nous allons passer ensemble, de tout ce qui ne fait qu’être éphémère. Nous allons nous intéresser à la Vérité, à ce qui est vrai ; en résumé, à tout ce qui est en rapport et en résonance avec ce qui est. Il n’y aura pas de place, dans tous nos échanges, pour quelque histoire, pour quelque scénario, pour quelque rêve que ce soit.
Les mots que nous emploierons seront le plus possible détachés de toute connaissance, de tout système traditionnel, pour ne garder que ce qui est vrai, et donc immuable. Nous essaierons de nous situer, autant que faire se peut, dans la conscience, sa source, son origine, son déploiement, et tout ce qui a trait, bien sûr, à ce qui est en amont de la conscience, le Parabrahman, mais évitons, si vous le voulez bien, les mots connotés nous renvoyant à une tradition, à une histoire quelle qu’elle soit, fût-elle la plus extraordinaire sur cette terre. Nous nous adresserons le plus souvent possible à la conscience nue, dépourvue d’attributs, de forme, d’histoire, de temps et d’espace. Nous allons pénétrer ensemble dans le saint des saints, là où les mots sont superflus et où ils ne représentent plus que des concepts, et où le moindre mot, en définitive, n’est qu’un travestissement de ce qui peut être nommé, appelé, ou référencé à quoi que ce soit de connu.
Nous nous dirigerons donc ensemble, à travers nos échanges, en avant et en amont de toute manifestation, de toute expression de la conscience, là où tout est calme, là où tout est parfait, là où aucune forme ni aucune histoire ne peut nous détourner de cette ultime Vérité, de cette immuabilité, là où la conscience rejoint sa propre source. Ce que chacun de nous est, est antérieur à toute conscience, à toute forme, à tout scénario, là où rien ne peut être supposé, projeté, imaginé, rêvé ou autre. Ne vous attachez pas aux mots mais allez, là aussi, à la source du mot, au-delà de la représentation, au-delà des concepts et au-delà même de tout ressenti, afin de nous placer dans la vacuité nécessaire à accueillir et dévoiler ce que nous sommes, qui est bien antérieur à l’univers, aux dimensions, à la Source elle-même. Ce saint des saints se situe en amont de ce qui a été nommé par vous comme par les intervenants, le Cœur du Cœur. N’y voyez ni emplacement particulier dans l’espace ni déroulement particulier selon un temps linéaire.
Nous allons donc essayer de nous situer au-delà de tout concept, de tout ressenti, de toute forme et même, au travers des mots, au-delà de tout mot. Nous allons donc, vous comme moi, nous laisser porter en quelque sorte par ce qui est immuable, n’a jamais changé, ne changera jamais, ne bougera jamais et n’éprouvera jamais le temps qui passe.
Le point de départ de ces journées est donc chacun de vous, ici, notre communion ; ne vous attachez pas aux mots ni aux inflexions et intonations de ma voix, mais dans la spontanéité et dans la simplicité. Je disais, voilà quelques années, que toute connaissance n’est ignorance, que toute connaissance, même de ce qui est invisible, ne vous propose aucune issue autre qu’au sein de l’histoire.
Nous allons ensemble nous diriger, sans bouger, au saint des saints, là où il n’y a plus ni scène de théâtre, ni spectateur, ni théâtre, ni formes, ni monde, ni étoiles, ni Soleil, et pour cela, je souhaite démarrer nos échanges, qui sont bien plus que des questions, en essayant de répondre à cette interrogation, en premier lieu : d’où vient, d’où naît la Lumière ? Je ne parle pas de la lumière visible, ni même celle qui peut s’imprimer dans la vision intérieure, mais ce que je nommerais, à défaut d’un meilleur terme, la Lumière non pas primordiale mais la Lumière essentielle.
La lumière, en ce monde, peut être définie par un certain nombre de qualités, que cela soit au niveau de l’aspect visible comme des mécanismes connus en physique, nommés la théorie corpusculaire et ondulatoire de la lumière. La Lumière dont je parle et dont nous allons échanger, ne se voit pas, n’a pas de forme, n’a pas de début ni de fin. Alors je pose la question, si elle n’a ni début ni fin, si elle n’a pas de couleur, qui est déjà une manifestation, la Lumière est antérieure à toute manifestation, antérieure à toute forme. La Lumière véritable, quand elle se dévoile au sein de ce corps, au sein de votre vie, n’est pas la lumière qui peut être vue, qui peut être perçue, qui peut être identifiée, qui peut être localisée comme un point d’émission, nommé la source, et un point de réception. Nous parlons donc de la Lumière essentielle ou, si vous préférez dans votre langue, ce qui fut nommé la Lumière primordiale.
Alors la question essentielle, de la même façon qu’en ce qui vous concerne, je vous demandais voilà de nombreuses années de remonter dans votre mémoire jusqu’au moment, bien avant quatre ans, où tout en étant sur ce monde, vous n’étiez pas figés par un nom, par une forme, par une fonction. Nous revenons donc à l’origine de la Lumière, et qui peut dire d’où vient la Lumière ?
Tant que la Lumière est conçue ou vécue comme venant d’ailleurs que ce que vous êtes, vous ne pouvez vivre la Vérité, vous ne pouvez vivre le Vrai. Parce que cette lumière, perçue, vécue ou conçue comme extérieure, n’est en définitive qu’une projection. Il vous faut aller à l’origine de la projection de la Lumière, de sa perception. Dans le monde physique, la lumière se propage dans l’air ; dans la Vérité, la Lumière se propage en tous sens et non pas selon une direction, et elle se propage non pas dans l’air mais dans l’Éther. L’Éther qui est antérieur, puisque base même de manifestation de ce que vous nommez les quatre Éléments et que vous retrouverez sous d’autres formes, nommées les trois humeurs ou les trois gunas. Mais comme je l’ai dit, j’évite les mots de ma culture parce que les mots que nous employons ne doivent pas être colorés, dorénavant, de quelque histoire ou de quelque culture que ce soit. C’est donc un regard neuf qui ne dépend d’aucune vision mais simplement de l’emplacement de qui vous êtes.
Cette Lumière est invisible aux yeux de chair. Même si elle est portée par une forme, elle est antérieure à toute forme. Il y a donc une révolution de point de vue, qui n’est pas le point de vue mental mais le point de vue de la conscience elle-même. Dans le jeu libre de la conscience, la question de la Lumière ne se pose pas parce que comme nous l’avons dit, la conscience est vibration, la conscience est Lumière, mais ne confondez pas la lumière physique avec la Lumière invisible de la Vérité, de la Lumière authentique. Il existe toutefois un marqueur indélébile de la présence de la Lumière, ou en tout cas de sa révélation, parce qu’elle a toujours été présente. Ce témoin et ce marqueur vous fut nommé la Joie sans objet, la Paix sans sujet, là où même la distinction entre les différentes qualités de la conscience telles que je les avais développées ‒ conscient, supraconscient, Turya, et l’état de rêve... La Lumière authentique permet l’expression de toute forme, de toute vie. Elle est superposable, en nombre d’aspects, à l’Amour et au cœur.
Mais encore une fois, vous savez pertinemment qu’il existe plusieurs amours, adaptés à la forme, à la manifestation de la conscience, mais même cet amour-là n’est pas le véritable Amour. Cet Amour-là est antérieur à tous les autres amours, il en est le support, le véhicule, la manifestation, mais en entrant en manifestation au sein d’une forme, au sein d’un vécu, il perd en ce monde, en quelque sorte, son innocence, ce que vous avez nommé l’amour inconditionné. Un parallèle peut être fait à ce qu’il vous a peut-être été donné d’entendre, de vivre, que cela soit nommé le Christ, que cela soit nommé le Paraclet ou de toute autre appellation, ces diverses appellations ne faisant que vous renvoyer en définitive à ce qui ne peut être perçu, à ce qui ne peut être vu au sens commun, mais qui ne peut être que vécu.
Ce vécu-là est profondément différent de toute expérience et de tout vécu, parce que le vécu de cela est indélébile et laisse en quelque sorte une empreinte au fer rouge sur la conscience, dans ses différentes composantes de ce monde comme non de ce monde. Alors là aussi, cela a pu être nommé Ultime Présence, Infinie Présence, Demeure de Paix suprême, félicité de la conscience nue. Je vous demande maintenant, au-delà de ces quelques cadres que je viens de vous fournir, d’oublier tout cela. Nous allons rentrer, en quelque sorte, dans les mécanismes intimes, invisibles, et pourtant bien plus tangibles que la matière de ce monde.
Alors je reviens à ma question initiale, ces précautions-là étant données : d’où vient la Lumière ? Qui veut tenter d’y répondre ? Il n’y a pas besoin de discours. Je vous rappelle simplement que chaque soir, quand vous dormez, le monde disparaît. Même si vous n’avez aucun rêve et même si au réveil vous ne savez plus qui vous êtes. Vous vous retrouvez alors dans l’état du non-né, et effectivement, ce que nous sommes en vérité n’est jamais né, ne naîtra jamais, et ne mourra donc jamais, parce que cet Amour et cette Lumière sont antérieurs à toute naissance, antérieurs à toute expression de la conscience. Là réside la Paix, là réside la Joie, et pour celui d’entre nous qui vit cela, il y a ce que j’ai nommé la Liberté, le Jnani dans mon système à moi, que vous avez nommé le Libéré vivant, ceci étant à pondérer par le fait que c’est au moment où nous sommes en manifestation que nous sommes morts. Alors le Christ vous dirait : « Vous êtes sur ce monde mais vous n’êtes pas de ce monde », alors une grande sainte vous dirait que c’est la félicité éternelle, l’extase permanente, mais ceci sont encore des qualificatifs. Mais avant d’étudier tout cela, revenons à la première question, d’où vient la lumière ? Qui peut répondre, qui veut essayer de répondre ?
Réponse : du Cœur du Cœur.
Est-ce que le Cœur du Cœur a une forme ? La réponse est non, bien sûr. Cette expression « Cœur du Cœur » a été, dans les aspects pédagogiques, une expression essentielle afin de ne pas vous figer dans le vécu ou la compréhension, dans ce que vous nommez, par exemple, une peine de cœur, ou encore avoir le cœur amoureux, car il n’est pas question de cela, je dirais même que c’est aux antipodes ‒ parce que l’amour conditionné est toujours une projection, et ce dans tous les sens du terme, c’est-à-dire aussi bien psychologique, qu’énergétique, que de la conscience elle-même. Qui est au Cœur du Cœur ? Je ne vous demande pas de dire « moi », « moi », ou « pas moi », mais qu’est-ce qui se tient au Cœur du Cœur, en amont de la Lumière ?
Réponse : le vide.
C’est presque ça.
Réponse : notre flamme d’amour.
C’est pas tout à fait cela.
Réponse : le néant.
C’est mieux mais ce n’est pas le néant.
Réponse : la vacuité.
C’est encore mieux.
Réponse : l’Éternité.
C’est mieux.
Réponse : le Silence.
C’est encore mieux.
L’Absolu. La Lumière prend sa source en l’Absolu, Absolu qui est donc antérieur à la Source. Sans Absolu, il n’y a pas de Source. Alors, du point de vue de l’ego, c’est le néant, du point de vue de l’orgueil spirituel, c’est l’ombre, le noir.
Ce que je veux vous faire saisir, par le vécu et non pas par les concepts, c’est dès qu’il y a manifestation, il y a donc caractérisation dans un temps, dans un espace, même si ce n’est pas le nôtre sur terre, il y a une orientation et la tentation, si je peux dire, de définir la Lumière comme étant l’opposé ou le contraire de l’absence de lumière. Dans l’Absolu, dans l’Éternité, dans le Silence, il n’y a pas rien, et encore moins le néant, seul le point de vue de l’ego fait voir cela. Cet ultime Absolu, entre guillemets Parabrahman, est à la source du « Je suis », à la source du Soi et à la source de toute manifestation. D’ailleurs les scientifiques savent parfaitement qu’un atome est essentiellement constitué de vide, qu’il existe l’apparence d’une distance entre le noyau et les électrons.
L’espace et le temps, en quelque espace et quelque temps que ce soit, et pas seulement ici sur cette terre, ne sont que des projections et quand je dis « ne sont que des projections », dans toutes les acceptions de ce terme, n’y voyez pas un quelconque jugement ni une quelconque accusation mais bien réellement et seulement la vérité de ce mot. Ce qui se projette est toujours projeté depuis un point, d’un lieu, d’un endroit, et même si la projection est multifocale, donc sans direction privilégiée ou particulière, le centre, le Cœur du Cœur, le moyeu de la roue qui permet le mouvement, est lui toujours immobile. Les projections de la conscience, de la Lumière donc, sont infinies et indéfinies. Elles ne prennent une forme de finitude et de définition qu’au sein d’un cadre donné, cela a été nommé les dimensions de vie.
Ce que je veux faire résonner en chacun de nous, c’est ceci : nous sommes antérieurs à la Lumière, nous sommes antérieurs à la projection. Nous sommes effectivement le non-né qui jamais ne naîtra. Nous sommes ce qui ne passe jamais et dont la meilleure traduction, au sein de ce monde, est effectivement le Cœur du Cœur, l’Amour inconditionné, le Silence et l’humilité. Cela vous a été expliqué, c’est à partir du moment où vous acquiescez au fait de n’être rien au sein de votre personnage, de votre histoire, de ce monde, que vous devenez réellement ce que vous êtes, le Tout, et bien plus encore. Parce qu’avant le Tout, vous pourrez dire qu’il y a le rien. Mais le rien de l’ego, le néant ou l’ombre du soi spirituel, de l’orgueil spirituel, vous amène à vous poser la question de ce qui est antérieur à cela. Mais cet antérieur-là, vous le savez, ne peut être cherché. C’est comme si un poisson qui vivait dans l’eau, cherchait l’eau. C’est exactement la même chose. La condition de ce corps, de ce sac de viande, ou de ce temple si vous préférez le nommer ainsi, n’y change rien.
Quand je disais qu’il vous fallait remonter à l’origine de l’apparition du sentiment d’être un individu, avant quatre ans, aujourd’hui il en est de même avec l’origine de la Lumière, parce que la Lumière n’a ni origine ni fin. Vous voyez comme les mots sont limités, parce que le mot origine vous renvoie à une localisation, l’expression « point de départ » vous renvoie aussi à un point situé dans l’espace ou dans le temps. Le meilleur exemple, c’est le poisson qui chercherait l’eau alors qu’il vit dans l’eau. Nous, humains, c’est comme si nous cherchons à nous saisir de l’air, à comprendre l’air que nous respirons. La qualité intrinsèque de la Lumière, la première qualité intrinsèque de la Lumière et la première qualité intrinsèque de l’Amour, c’est d’être présent au sein de toute projection, ici sur terre comme partout ailleurs, en quelque dimension considérée, en quelque sphère planétaire de vie.
Quand nous sommes incarnés, nous sommes ignorants. Cette ignorance nous tombe dessus à quatre ans, et c’est là où nous commençons à construire des liens, des histoires, des scénarios. Tout cela se déroule pour tout être humain, qu’il soit un saint ou qu’il soit un pécheur ne change rien. Se rendre à la source de la conscience qui est, comme je vous le rappelle, la a-conscience, ne peut pas être une finalité. C’est comme si un poisson disait que sa finalité, c’est l’eau ‒ il est dedans. De la même façon, nous ne pouvons chercher l’Amour inconditionné puisque c’est ce que nous sommes. C’est en ce sens que toute connaissance n’est qu’ignorance. Vous pouvez bien sûr définir des caractéristiques de l’air, de l’eau pour le poisson, mais aucune de ces caractéristiques n’élucidera le mystère parce qu’aucun mot, aucun concept, aucune démonstration, même physique ou scientifique, n’est la Vérité.
De la même façon que, voilà de nombreuses années, vous avez été fort nombreux à pratiquer la réfutation, qui ne peut pas être confondue avec le fait de la négation ou le fait de renier… Réfuter n’est pas ignorer, réfuter n’est pas se détourner, réfuter, dans le langage que vous employez aujourd’hui, c’est traverser, c’est donc être transparent, c’est accueillir. L’Accueil est exactement à l’opposé de la projection, que cela soit en ce monde comme en toute dimension. C’est l’Accueil qui vous rend transparents et en aucun cas la projection de vos concepts, de vos énergies ou de vos vibrations. Accueillir ne peut se faire qu’en silence, et vous ne pouvez savoir ce que vous allez accueillir, vous ne pouvez vous mettre qu’en position, si je peux dire, d’accueillir, c’est-à-dire ne rien fermer, demeurer dans l’humilité, dans l’ignorance, et donc cesser de projeter. Je ne parle pas seulement, encore une fois, de la projection au sens psychologique, mais des mécanismes de la manifestation de la conscience.
Aller à la source de l’Amour, à la source de la Lumière, c’est découvrir l’Accueil, c’est vivre l’Accueil, c’est vivre l’humilité. C’est en quelque sorte ne dire ni non ni oui mais être neutre dans cet accueil, parce que l’Accueil, comme le Silence, vous place au Cœur du Cœur, au saint des saints, là où tout est évidence. Dès qu’il y a projection, même s’il y a explication, même s’il y a compréhension, il n’y a qu’ignorance. Accueillir, c’est ramener à soi, non pas à l’ego, non pas au Soi, mais c’est faire cesser la projection dans son acception la plus large. Accueillir vous met en quelque sorte dans les meilleures conditions pour être vrais.
Il n’est pas question ici, bien sûr, d’accueillir les coups, les souffrances, les coups bas. Je vous parle ici des mécanismes intimes de l’ultime conscience qui vous conduit sûrement à la découverte à ce qui est antérieur à la conscience, c’est-à-dire vous-mêmes. L’Accueil, au travers les concepts d’humilité, de simplicité, d’Enfance, de « petite Voie » même, ce sont des mots qui ont été employés, permet en quelque sorte le retour dans le saint des saints, dans le Cœur du Cœur, et prépare donc la manifestation de la Vérité qui a toujours été là. Le jeu de la conscience en ce monde ne fait que vous éloigner de la Vérité. De projection en projection, de forme en forme, de vie en vie, s’éteint le souvenir et le vécu de la Vérité. Il vous a été longuement dit qu’il n’y a que vous seuls qui pouviez franchir cette pseudo-ultime porte, c’est donc à vous qu’il appartient de réaliser la preuve que vous êtes antérieurs à toute histoire, à toute source, à toute manifestation.
Retrouver cela, le laisser être trouvé plutôt, est le gage d’une Paix éternelle. La problématique essentielle, c’est que dès l’instant où vous faites jouer la conscience, vous rentrez dans l’ignorance. Quels que soient les épithètes, les mots, les expressions, les phrases qui peuvent émerger, tout ceci ne peut être que des altérations de la Vérité, parce que la Vérité ne peut être dite, elle ne peut être prouvée, elle ne peut être cherchée, elle « est ». C’est donc la distance, si je peux dire, de la projection, qui vous amène aussi bien à la réincarnation qu’à l’illusion de devoir améliorer quelque chose ou de faire évoluer quoi que ce soit. Rappelez-vous que la roue n’existe que parce que le moyeu permet le mouvement de la roue, et que le moyeu de la roue, le Tao, est immobile. Le Tao n’est pas un principe, n’est pas une adhésion conceptuelle ou religieuse, il est avant tout le vécu de la Vérité.
Retenez bien que je ne parle pas ici de méditation, qui est un acte volontaire, ni de prière, qui est un acte de projection, mais effectivement d’une espèce de vacuité, d’une espèce de silence où en quelque sorte, le néant est la plénitude. Le néant de quoi ? Le néant de la conscience, de la projection de la conscience, qui va vous ramener inéluctablement où vous avez toujours été. Et comme le constatent les frères et les sœurs humains qui ont été libérés ‒ de différentes manières, vous le savez ‒, ils ne peuvent plus s’illusionner en quelque projection ou manifestation que ce soit. Là est la source du bonheur éternel, de la félicité, de l’extase, qui en sont des conséquences mais qui ne sont pas non plus la Vérité. C’est l’application du baume de la Vérité en l’Illusion de ce monde, c’est la rencontre entre l’Éternel et l’éphémère, ce que vous nommez aussi le face-à-face actuel, qui vous restitue à votre intégrité qui n’a jamais disparu, qui n’a pas besoin de grandir, qui a toujours été là.
Le Silence dont nous parlons est le silence de la projection et donc le silence de la conscience. C’est ce qui pourrait s’approcher le mieux, au niveau des mots, de l’Ultime Présence et de l’Absolu. Il n’y a pas d’autre témoin en ce monde que ce que je nommerais l’équanimité et la stabilité de toutes les consciences qui vous animent, que cela soit la supraconscience, la conscience de la personne, la conscience Turya ou la disparition elle-même de la conscience. Saisissez bien, même avec des concepts si vous voulez, que sans Accueil inconditionné, la Vérité ne peut se laisser trouver.
Accueillir pourrait être assimilé à redevenir comme un enfant. Accueillir ne peut se faire qu’au-delà du temps et de l’espace, et donc ce qui pourrait s’en approcher le mieux est ce qui a été nommé l’instant présent ou l’Ici et Maintenant. C’est dans cet accueil-là que tout se réalise, que tout se vit, à savoir que tout est inscrit, qu’il ne peut y avoir la moindre évolution, la moindre amélioration, mais qu’il y a simplement le libre jeu de la conscience. La problématique, et cela vous a été expliqué pendant de nombreuses années, c’est qu’absolument tout ce qui est projeté en ce monde, et même la spiritualité, vous éloigne de l’Accueil, vous éloigne de l’innocence, vous remplit la tête d’idées, de concepts, d’adhésions, de croyances, de projections dans le futur.
Il faut être présent, non pas à soi-même mais, au travers de l’Accueil, présent au néant, à la vacuité, à l’Inconnu. Mais gardons le mot « Inconnu » parce que « néant » ou « vide » vous renvoie à ce que déteste l’ego. Quand l’ego entend « vide » ou « néant », il se rétracte. La rétraction empêche aussi l’Accueil de ce qui est, de ce qui a été, de ce qui sera, qui n’a aucun rapport avec quelque forme que ce soit, quelque dimension que ce soit. Quand je disais que être rien, c’est être tout, c’est la stricte vérité. Être tout ne veut pas dire être toutes les consciences, même s’il n’y a pas de limite à ce niveau-là, c’est vivre que vous êtes à l’origine de la conscience, pas seulement de la vôtre, au sein de ses histoires, au sein de ses origines, stellaires ou galactiques, que sais-je encore, mais bien en ce point ultime qui est antérieur à la Source. Ça ne peut donc pas être le point de départ mais le point d’appui du départ, de l’apparition des scénarios, des histoires, des corps, des dimensions.
Pour celui qui n’est rien, il est tout. Cela a été nommé, je crois, chez vous, la petite Voie ou la Voie de l’Enfance, la voie de l’humilité. Je disais de manière tonitruante, que cela soit il y a quelques années ou quand j’étais dans ce corps qui était le mien, et que je n’étais pas mais qui était mien. C’est votre corps, mais vous n’êtes pas ce corps. Il est à vous, voyez la différence, non pas dans le concept mais dans le vécu. Il est très compliqué d’accepter d’aller au-delà des mots, surtout quand des mots sont prononcés, mais voyez cela clairement dans le silence entre mes mots.
À l’heure où je constate, comme les Anciens, comme les Étoiles, comme les Archanges, comme le Soleil, où nombre de consciences sur terre, de frères, de sœurs, redécouvrent cette vérité première, ils sont le témoignage de la perfection, non pas de la personne, elle sera jamais parfaite, mais de la perfection de la Vérité. Non pas au travers des mots, des vêtements, des postures ‒ vous n’avez pas besoin d’attirail, vous n’avez pas besoin de robe orange, vous n’avez pas besoin de chapelet, de japamala, de dieu ‒, vous êtes antérieurs à tout ça. Et intérieurs à tout ça. Seule la projection vous y fait adhérer. Dans l’Accueil, il ne peut y avoir aucune projection, vous êtes neutres, vous échappez ainsi, d’une certaine manière, à la dualité inexorable en ce monde, de toute manifestation. Vous plaçant donc en amont de la dualité, vous vivez réellement l’Unité, non pas en tant que concept mental de dépassement du bien et du mal, du yin et du yang, qui est inexorable en ce monde, mais même cet inexorable s’appuie sur la même source, sur le même élément qui est antérieur à la Source.
Autrement dit, accueillir vous place naturellement dans l’Ici et Maintenant, vous place naturellement là où vous avez toujours été. Ces mots-là, je n’aurais pas pu les prononcer lors de ma dernière incarnation, ni même il y a encore quelques années. Ceci est indépendant du mouvement des astres et même de ce que vous nommez Nibiru, mais est le propre même de la conscience quand elle cesse la projection, quand elle rentre dans l’Accueil. Ce mot d’Accueil évite les écueils d’imaginer le Cœur du Cœur, parce que le mot « accueil » est suffisamment vaste et large, quelle que soit la langue, quelle que soit la culture, parce que l’Accueil est un mouvement de restitution, ou en tout cas qui donne l’illusion d’un mouvement de restitution, parce qu’il n’y a rien à restituer, ça a toujours été là.
Rappelez-vous, seule la projection dans toutes ses acceptions vous empêche d’accueillir. La relation, dont vous a parlé l’Archange de la Relation, que cette relation s’établisse avec l’Invisible, les peuples de la nature, les grands maîtres partis, peu importe, après la relation vient le temps de l’Accueil, qui ne fait plus de distinction et qui permet, par la transparence, par la non-action, d’être en quelque sorte dans l’action juste, mais qui ne dépend pas d’une quelconque projection de la conscience mais d’une spontanéité qui naît par l’Enfance, par l’humilité, et transparaît au sein de l’Illusion.
Rappelez-vous, ça ne peut pas être une recherche ‒ si vous cherchez encore aujourd’hui, vous ne trouverez jamais. Trouver nécessite l’arrêt de toute recherche et de toute projection afin, en fait, non pas de trouver, mais de vous re-trouver. Là est l’unique et véritable Connaissance, celle de votre essence, quel que soit le masque, quelle que soit votre vie, et quel que soit le monde, ce qui est, je vous le rappelle, une chose naturelle, évidente, dans toutes les autres expériences de la conscience qui ne sont pas liées à ce monde.
La conscience est un jeu auquel vous décidez de jouer, mais le jeu de la conscience en ce monde ne permet pas l’Accueil, il ne permet que la projection, les suppositions, les réflexions, les cogitations et les compréhensions, mais vous ne pouvez comprendre ce que vous êtes. Est-ce que le poisson peut comprendre l’eau ? Est-ce que l’homme peut comprendre l’air, même s’il l’analyse ? On dit que le corps humain est composé en majeure partie, d’eau. Vous connaissez les caractéristiques de l’eau, sa température, son point d’ébullition, son point de congélation, mais est-ce que ça vous donne à vivre l’eau ? Non, ce sont des projections. La seule façon de vivre l’Éther de Vérité, c’est de cesser vouloir comprendre, cesser vouloir saisir et s’approprier, mais accueillir.
Accueillir est un relâchement, il n’y a pas de mouvement, il n’y a pas de temps, il n’y a pas d’espace. Dès qu’il y a projection, il y a temps, il y a espace. Rien n’est vrai dans le temps et rien n’est vrai dans l’espace, cela concerne la personne, l’histoire. Or pour ceux qui le vivent, cette vérité-là est imparable. Vous n’êtes ni ce corps, ni cette vie, ni même la conscience. La conscience est le support du jeu. La conscience vous permet de jouer, que cela soit dans ce corps ou même dans ce que vous avez nommé le corps d’Éternité qui, je crois, est nommé le corps immortel ou le corps sans couture. Mais ce que vous êtes n’a que faire d’un corps, c’est un véhicule qui vous emmène dans le jeu de la conscience, mais vous n’êtes pas le jeu de la conscience. Là est la vraie liberté et c’est là où se tient la Lumière, c’est là où se tient l’Amour inconditionné.
Arrêter le moteur de la souffrance, c’est de cesser de s’identifier à quelque devenir que ce soit, à quelque passé que ce soit, c’est être vierge, c’est être disponible. L’intensité, l’évidence de la Lumière est telle que seule, aujourd’hui, votre projection vous empêche d’être libres. Il n’y a aucun autre obstacle, ni d’âge, ni de fin des temps, qui tienne. Ne vous mettez pas en quelque sorte en porte-à-faux dans ce que vous nommez la fin des temps ou la fin de la matière, ne vous mettez pas en porte-à-faux par une projection d’un avenir, d’un doute, d’une peur, ou du retour de la Lumière. Ne soyez pas tributaires des circonstances, que ce soit les circonstances du cosmos comme les circonstances de votre corps. Si vous êtes tributaires, d’après vous, de la fin des temps, vous n’êtes pas libres. Si vous êtes tributaires d’une souffrance où qu’elle soit, comment pouvez-vous être libres ? Vous n’accueillez pas.
Je pense que les Melchisédech ont été extrêmement précis sur cette notion de spontanéité, d’Accueil, d’innocence, d’Enfance. On peut remettre vingt mots dessus mais accueillir, c’est accueillir. Vous ne pouvez pas accueillir et projeter, et si vous accueillez réellement, alors toutes les projections, dans le sens noble comme dans le sens péjoratif, seront possibles, mais aucune ne pourra entraîner quoi que ce soit comme modification. Vous avez trouvé, vous vous êtes re-trouvés, vous êtes antérieurs à la connaissance, antérieurs à la forme, antérieurs à la Lumière. Et aujourd’hui, on vous a parlé d’Intelligence de la Lumière, d’action de Grâce, d’état de Grâce. Ce sont des repères qui ont été utiles mais aujourd’hui débarrassez-vous de tout repère. Ne conceptualisez rien, ne ramenez rien au passé ou à l’avenir, ramenez tout à l’instant présent. La meilleure façon est accueillir.
Qui a envie de dire quelque chose sur Accueil et accueillir ? Qu’est-ce que ça veut dire pour vous ?
Accueillir veut dire passer par l’acceptation, accepter, surtout quand vous ne comprenez pas, surtout quand vous n’avez pas de justifications, quand vous n’avez pas d’explications. Parce que accueillir, c’est disparaître, c’est ne plus réagir, c’est être réellement disponibles pour la Vérité et pour rien d’autre, même si tout le reste vous est offert en plus. Il y a une expression, dans votre langue, qui dit de « ne pas mettre la charrue avant les bœufs ». Tant que vous vous interrogerez sur l’Amour, sur la vibration, sur la conscience, bien évidemment, aujourd’hui, vous ne pourrez être dans l’Accueil.
Cet Accueil a pu être nommé, chez ce que vous nommez les premiers chrétiens, la prière du cœur. C’est pas une prière qui vise à obtenir quoi que ce soit mais une prière à son propre cœur, sans demande, sans objet, c’est accueillir. Parce que dans l’Accueil, il ne peut y avoir de place pour la souffrance, pour la rancune, pour l’Illusion, puisque tout est accueilli. Et dès l’instant où vous accueillez le Tout en n’étant rien, en n’arrêtant rien, vous devenez, vous retrouvez ce que vous êtes, antérieurement à vos origines, à vos lignées, à vos expériences. La Joie et le contentement éternels ne peuvent être trouvés ailleurs. Toutes les joies trouvées ailleurs, tous les contentements trouvés ailleurs ne sont que des dérivatifs et ne font que passer.
Aller à la source de la conscience, c’est être immuable, c’est voir la vanité du temps, la vanité de l’espace, la vanité du karma, la vanité d’une quelconque évolution de ce qui a toujours été parfait de toute éternité. Rendez-vous compte, c’est nous qui mettons une distance par rapport à la perfection par le simple fait de nommer, d’étiqueter, de référencer. Laissez cela se faire pour l’organisation de la vie en ce monde, mais n’appliquez pas les principes d’organisation de ce monde à ce que vous êtes. Vous n’êtes pas de ce monde. Les lois de ce monde n’ont donc aucun effet ni aucune action possible sur le saint des saints, sur l’Ultime Présence ou l’Infinie Présence. Ce ne sont encore une fois que des mots, mais qui vont traduire votre réalité si vous le vivez, si vous vous retrouvez. N’en faites pas des concepts mentaux ou des objectifs.
Aujourd’hui, vous êtes dans les temps de la simplicité et de la simplification. Il vous a d’ailleurs été dit que la Lumière était simple et évidente. Si cela ne l’est pas, alors vous ne vous êtes pas re-trouvés, vous jouez encore, vous projetez des scénarios, des histoires. Vous avez entière liberté et toutes les latitudes pour mener à bien ces jeux, mais où prend naissance le jeu, où prend naissance la conscience ? Dans la a-conscience, ce qui est au-delà et antérieur et postérieur à la Lumière et qui s’exprime de partout, se manifeste en toute expression et en toute projection, comme en tout Accueil.
Alors je souhaiterais que dans les heures que nous allons passer ensemble, vous ne questionniez pas mais que vous affirmiez, non pas une vérité parcellaire mais que vous témoigniez avec vos mots à vous. La souffrance n’est qu’une zone, un état, une partie du corps, un temps, un espace qui n’est pas encore retrouvé et pas encore éclairé, non pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, par l’Accueil. Il vous a toujours été dit, Marie vous l’a redit récemment, qu’elle était en vous et que même si l’emplacement d’où vous êtes en ce monde vous donne à sentir quelque chose d’extérieur, comme une relation, un contact, il vous a toujours été demandé de voir que cela est en vous et que cela est vous.
Accueillir n’a donc rien à voir avec accueillir un invité. Là, il est question de vous accueillir vous-mêmes, d’accueillir la Lumière, non pas par une source extérieure ou par un être le plus lumineux qui soit mais par vous-mêmes, vous accueillir vous-mêmes, là où rien ne peut résister, rien ne peut s’opposer, rien ne peut être dialectique, où tout est Évidence. Le Libéré vivant voit l’Évidence partout, et cette évidence-là n’a rien à voir avec une compréhension ou une explication. C’est réellement appliquer à ce monde un regard neuf, bien sûr qui ne juge pas mais un regard plein et entier qui voit tout, non pas avec un seul œil, mais avec les deux yeux, avec la conscience, avec le ressenti, avec les concepts, avec les affects, sans effort.
D’ailleurs la Lumière ne connaît pas l’effort. Et rendez-vous compte qu’on vous a vendu pendant des millénaires l’idée qu’il fallait faire des efforts pour vous améliorer, devenir un saint, devenir bon, qu’il y avait des karmas à éliminer, des choses à régler. Mais la seule chose qui est à régler, c’est le sens de votre conscience, projection-Accueil. Qui dit projection, dit temps et espace ; qui dit Accueil, dit fin du temps et de l’espace, Liberté. Non pas la liberté d’aller et venir sur la scène de jeu, celle-là vous l’aurez toujours, ici ou ailleurs, mais liberté d’être vrais, sans faux-semblants, sans faux-fuyants, sans illusions, sans visions, sans histoire.
Alors je souhaiterais que les réflexions, plutôt que les questions, que nous allons échanger, soient utiles à chacun de vous, non pas pour réfléchir, non pas pour savoir si c’est vrai ou faux, mais pour vous installer réellement et concrètement en ce saint des saints, afin de voir à l’intérieur, au-delà de toute vision ‒ qu’elle soit éthérique, du cœur, du troisième œil, de n’importe quoi ‒, de voir avec la conscience, la Vérité. Mais même cette vérité vue est déjà une projection. Il vous faut revenir là aussi, je dirais, antérieurement à cela, comme je le disais par rapport à votre vie, de remonter à la source de votre sens d’être un individu vers trois-quatre ans. Aujourd’hui, dans les mécanismes intimes de votre personne, ne vous posez pas de questions, accueillez. Vous avez pas besoin de mantras, vous n’avez pas besoin de temple extérieur, vous n’avez pas besoin du regard de l’autre, vous n’avez pas besoin de moi, ni de vous, justement et bien au contraire.
Là est l’Éternité. La voyant ici, dans le saint des saints, vous ne pourrez que la voir partout, en ce monde comme en tout jeu de la conscience hors de ce monde. Et je crois d’ailleurs que la Source avait nommé ça : le Serment et la Promesse. Mais il est arrivé, le Serment, et la Promesse, ils sont actualisés, cela vous a été dit. Qu’en avez-vous fait ?
Accueillez, l’Accueil avant tout, l’Ici et Maintenant et retenez, je le répète, il n’y a pas d’effort. C’est la projection qui est un effort, pas l’inverse. Quand je parle d’Accueil, je ne parle pas d’inverse de la projection, que vous nommez, je crois, l’introjection, regardez la définition de ce mot. L’Accueil n’est pas l’inverse de la projection, c’est la disparition de la projection, l’annihilation de tout mouvement de la conscience, l’immobilité la plus totale qui est la Demeure de Paix suprême et l’extase. Vous le savez, tant qu’une joie dépend d’une circonstance, d’une énergie, d’une rencontre, cette joie n’est pas libre, elle est réactive et conditionnée. La Joie dont vous parlent les intervenants, les Libérés vivants, n’est rien de tout cela. C’est à la fois la Liberté et la fixité au sein de l’Éternité. Là est l’Amour, parce que là, vous êtes à la source de l’Amour, antérieur à tout jeu.
Retrouver cela est la clé, mais ne cherchez pas à mettre cette clé dans une porte parce que quand vous aurez cette clé, vous la jetterez ‒ il n’y a pas de porte. Aujourd’hui, la seule manière d’échapper au temps n’est pas de fuir le temps ou les temps qui sont à vivre dans cette révélation, mais réellement de traverser cela, non pas en luttant, non pas en voulant se prémunir de quoi que ce soit, mais en accueillant. Si le principe et le fondement de l’Accueil sont présents, alors il y a facilité, légèreté, et encore une fois, équanimité. Rien ne peut plus bouger en ce que vous êtes, quels que soient les mouvements de vos corps, quel que soit ce que vous avez à mener dans la vie ordinaire.
Et d’ailleurs vous avez constaté, ou constaterez, que toutes les obligations, même les plus détestables pour la personne, sont vécues avec le même cœur chez celui qui est libéré de la personne. Il n’y a pas plus de valeur à diriger un pays qu’à faire correctement sa vaisselle, il n’y a pas plus de valeur en fonction des connaissances, il y a la valeur juste, et qui est vue en chaque évènement, en chaque monde, en chaque frère, en chaque sœur, en chaque ennemi, en chaque intrus de ce monde.
La seule question que vous devez vous poser aujourd’hui, si je peux dire, c’est : « Est-ce que je veux vraiment être libre ou est-ce que ce n’est pas plutôt une revendication de ma conscience qui envisage la Liberté comme la liberté de la projection ? Cherchez d’abord la vraie Liberté et toutes les autres libertés sont présentes.
Pris dans un autre exemple, avant de te laisser la parole : il ne sert à rien de savoir coudre, il ne sert à rien d’avoir du fil et une aiguille, si vous ne savez pas comment se passe le fil dans le chas de l’aiguille. C’est la même chose pour l’Amour. Que veux-tu dire ?
Nous vous invitons, si vous en êtes d’accord, à poursuivre votre intervention demain.
Alors je terminerai par ces mots pour vous qui êtes présents, et qui serez présents, bien sûr, au moment où vous l’entendrez, de faire une pause sur votre écoute ou votre lecture, ce qui va être fait effectivement maintenant, de réécouter, de relire, d’essayer même de réfléchir sur cette notion d’Accueil, et je vous invite demain, ou en d’autres jours ailleurs, à écrire, à penser tout ce qu’est pour vous l’Accueil. Vous avez donc le temps de la cogitation, le temps de la réflexion afin que nous instaurions ultérieurement, demain pour vous, un échange. Et là, c’est moi qui vais vous accueillir. N’ayez peur de rien et surtout pas de vous tromper, il ne peut pas y avoir d’erreur. Comme pour la réfutation, je vous dirai pour finir aujourd’hui, que mes mots ne peuvent échouer. Si vous utilisez ces mots en ces temps que vous vivez, vous ne pouvez échouer, c’est impossible. L’échec appartient à l’Illusion.
Sur ce, Bidi vous salue et vous invite à rentrer en vous afin de poursuivre ces entretiens, ces rencontres, ces échanges, pour le bien de chacun.
Bidi vous salue.
… Silence…
L’ensemble de nos entretiens, de nos échanges en ces jours, vise avant tout à tenter d’exprimer la Vérité. Nous n’aurons que faire, durant ces heures et ces moments que nous allons passer ensemble, de tout ce qui ne fait qu’être éphémère. Nous allons nous intéresser à la Vérité, à ce qui est vrai ; en résumé, à tout ce qui est en rapport et en résonance avec ce qui est. Il n’y aura pas de place, dans tous nos échanges, pour quelque histoire, pour quelque scénario, pour quelque rêve que ce soit.
Les mots que nous emploierons seront le plus possible détachés de toute connaissance, de tout système traditionnel, pour ne garder que ce qui est vrai, et donc immuable. Nous essaierons de nous situer, autant que faire se peut, dans la conscience, sa source, son origine, son déploiement, et tout ce qui a trait, bien sûr, à ce qui est en amont de la conscience, le Parabrahman, mais évitons, si vous le voulez bien, les mots connotés nous renvoyant à une tradition, à une histoire quelle qu’elle soit, fût-elle la plus extraordinaire sur cette terre. Nous nous adresserons le plus souvent possible à la conscience nue, dépourvue d’attributs, de forme, d’histoire, de temps et d’espace. Nous allons pénétrer ensemble dans le saint des saints, là où les mots sont superflus et où ils ne représentent plus que des concepts, et où le moindre mot, en définitive, n’est qu’un travestissement de ce qui peut être nommé, appelé, ou référencé à quoi que ce soit de connu.
Nous nous dirigerons donc ensemble, à travers nos échanges, en avant et en amont de toute manifestation, de toute expression de la conscience, là où tout est calme, là où tout est parfait, là où aucune forme ni aucune histoire ne peut nous détourner de cette ultime Vérité, de cette immuabilité, là où la conscience rejoint sa propre source. Ce que chacun de nous est, est antérieur à toute conscience, à toute forme, à tout scénario, là où rien ne peut être supposé, projeté, imaginé, rêvé ou autre. Ne vous attachez pas aux mots mais allez, là aussi, à la source du mot, au-delà de la représentation, au-delà des concepts et au-delà même de tout ressenti, afin de nous placer dans la vacuité nécessaire à accueillir et dévoiler ce que nous sommes, qui est bien antérieur à l’univers, aux dimensions, à la Source elle-même. Ce saint des saints se situe en amont de ce qui a été nommé par vous comme par les intervenants, le Cœur du Cœur. N’y voyez ni emplacement particulier dans l’espace ni déroulement particulier selon un temps linéaire.
Nous allons donc essayer de nous situer au-delà de tout concept, de tout ressenti, de toute forme et même, au travers des mots, au-delà de tout mot. Nous allons donc, vous comme moi, nous laisser porter en quelque sorte par ce qui est immuable, n’a jamais changé, ne changera jamais, ne bougera jamais et n’éprouvera jamais le temps qui passe.
Le point de départ de ces journées est donc chacun de vous, ici, notre communion ; ne vous attachez pas aux mots ni aux inflexions et intonations de ma voix, mais dans la spontanéité et dans la simplicité. Je disais, voilà quelques années, que toute connaissance n’est ignorance, que toute connaissance, même de ce qui est invisible, ne vous propose aucune issue autre qu’au sein de l’histoire.
Nous allons ensemble nous diriger, sans bouger, au saint des saints, là où il n’y a plus ni scène de théâtre, ni spectateur, ni théâtre, ni formes, ni monde, ni étoiles, ni Soleil, et pour cela, je souhaite démarrer nos échanges, qui sont bien plus que des questions, en essayant de répondre à cette interrogation, en premier lieu : d’où vient, d’où naît la Lumière ? Je ne parle pas de la lumière visible, ni même celle qui peut s’imprimer dans la vision intérieure, mais ce que je nommerais, à défaut d’un meilleur terme, la Lumière non pas primordiale mais la Lumière essentielle.
La lumière, en ce monde, peut être définie par un certain nombre de qualités, que cela soit au niveau de l’aspect visible comme des mécanismes connus en physique, nommés la théorie corpusculaire et ondulatoire de la lumière. La Lumière dont je parle et dont nous allons échanger, ne se voit pas, n’a pas de forme, n’a pas de début ni de fin. Alors je pose la question, si elle n’a ni début ni fin, si elle n’a pas de couleur, qui est déjà une manifestation, la Lumière est antérieure à toute manifestation, antérieure à toute forme. La Lumière véritable, quand elle se dévoile au sein de ce corps, au sein de votre vie, n’est pas la lumière qui peut être vue, qui peut être perçue, qui peut être identifiée, qui peut être localisée comme un point d’émission, nommé la source, et un point de réception. Nous parlons donc de la Lumière essentielle ou, si vous préférez dans votre langue, ce qui fut nommé la Lumière primordiale.
Alors la question essentielle, de la même façon qu’en ce qui vous concerne, je vous demandais voilà de nombreuses années de remonter dans votre mémoire jusqu’au moment, bien avant quatre ans, où tout en étant sur ce monde, vous n’étiez pas figés par un nom, par une forme, par une fonction. Nous revenons donc à l’origine de la Lumière, et qui peut dire d’où vient la Lumière ?
Tant que la Lumière est conçue ou vécue comme venant d’ailleurs que ce que vous êtes, vous ne pouvez vivre la Vérité, vous ne pouvez vivre le Vrai. Parce que cette lumière, perçue, vécue ou conçue comme extérieure, n’est en définitive qu’une projection. Il vous faut aller à l’origine de la projection de la Lumière, de sa perception. Dans le monde physique, la lumière se propage dans l’air ; dans la Vérité, la Lumière se propage en tous sens et non pas selon une direction, et elle se propage non pas dans l’air mais dans l’Éther. L’Éther qui est antérieur, puisque base même de manifestation de ce que vous nommez les quatre Éléments et que vous retrouverez sous d’autres formes, nommées les trois humeurs ou les trois gunas. Mais comme je l’ai dit, j’évite les mots de ma culture parce que les mots que nous employons ne doivent pas être colorés, dorénavant, de quelque histoire ou de quelque culture que ce soit. C’est donc un regard neuf qui ne dépend d’aucune vision mais simplement de l’emplacement de qui vous êtes.
Cette Lumière est invisible aux yeux de chair. Même si elle est portée par une forme, elle est antérieure à toute forme. Il y a donc une révolution de point de vue, qui n’est pas le point de vue mental mais le point de vue de la conscience elle-même. Dans le jeu libre de la conscience, la question de la Lumière ne se pose pas parce que comme nous l’avons dit, la conscience est vibration, la conscience est Lumière, mais ne confondez pas la lumière physique avec la Lumière invisible de la Vérité, de la Lumière authentique. Il existe toutefois un marqueur indélébile de la présence de la Lumière, ou en tout cas de sa révélation, parce qu’elle a toujours été présente. Ce témoin et ce marqueur vous fut nommé la Joie sans objet, la Paix sans sujet, là où même la distinction entre les différentes qualités de la conscience telles que je les avais développées ‒ conscient, supraconscient, Turya, et l’état de rêve... La Lumière authentique permet l’expression de toute forme, de toute vie. Elle est superposable, en nombre d’aspects, à l’Amour et au cœur.
Mais encore une fois, vous savez pertinemment qu’il existe plusieurs amours, adaptés à la forme, à la manifestation de la conscience, mais même cet amour-là n’est pas le véritable Amour. Cet Amour-là est antérieur à tous les autres amours, il en est le support, le véhicule, la manifestation, mais en entrant en manifestation au sein d’une forme, au sein d’un vécu, il perd en ce monde, en quelque sorte, son innocence, ce que vous avez nommé l’amour inconditionné. Un parallèle peut être fait à ce qu’il vous a peut-être été donné d’entendre, de vivre, que cela soit nommé le Christ, que cela soit nommé le Paraclet ou de toute autre appellation, ces diverses appellations ne faisant que vous renvoyer en définitive à ce qui ne peut être perçu, à ce qui ne peut être vu au sens commun, mais qui ne peut être que vécu.
Ce vécu-là est profondément différent de toute expérience et de tout vécu, parce que le vécu de cela est indélébile et laisse en quelque sorte une empreinte au fer rouge sur la conscience, dans ses différentes composantes de ce monde comme non de ce monde. Alors là aussi, cela a pu être nommé Ultime Présence, Infinie Présence, Demeure de Paix suprême, félicité de la conscience nue. Je vous demande maintenant, au-delà de ces quelques cadres que je viens de vous fournir, d’oublier tout cela. Nous allons rentrer, en quelque sorte, dans les mécanismes intimes, invisibles, et pourtant bien plus tangibles que la matière de ce monde.
Alors je reviens à ma question initiale, ces précautions-là étant données : d’où vient la Lumière ? Qui veut tenter d’y répondre ? Il n’y a pas besoin de discours. Je vous rappelle simplement que chaque soir, quand vous dormez, le monde disparaît. Même si vous n’avez aucun rêve et même si au réveil vous ne savez plus qui vous êtes. Vous vous retrouvez alors dans l’état du non-né, et effectivement, ce que nous sommes en vérité n’est jamais né, ne naîtra jamais, et ne mourra donc jamais, parce que cet Amour et cette Lumière sont antérieurs à toute naissance, antérieurs à toute expression de la conscience. Là réside la Paix, là réside la Joie, et pour celui d’entre nous qui vit cela, il y a ce que j’ai nommé la Liberté, le Jnani dans mon système à moi, que vous avez nommé le Libéré vivant, ceci étant à pondérer par le fait que c’est au moment où nous sommes en manifestation que nous sommes morts. Alors le Christ vous dirait : « Vous êtes sur ce monde mais vous n’êtes pas de ce monde », alors une grande sainte vous dirait que c’est la félicité éternelle, l’extase permanente, mais ceci sont encore des qualificatifs. Mais avant d’étudier tout cela, revenons à la première question, d’où vient la lumière ? Qui peut répondre, qui veut essayer de répondre ?
Réponse : du Cœur du Cœur.
Est-ce que le Cœur du Cœur a une forme ? La réponse est non, bien sûr. Cette expression « Cœur du Cœur » a été, dans les aspects pédagogiques, une expression essentielle afin de ne pas vous figer dans le vécu ou la compréhension, dans ce que vous nommez, par exemple, une peine de cœur, ou encore avoir le cœur amoureux, car il n’est pas question de cela, je dirais même que c’est aux antipodes ‒ parce que l’amour conditionné est toujours une projection, et ce dans tous les sens du terme, c’est-à-dire aussi bien psychologique, qu’énergétique, que de la conscience elle-même. Qui est au Cœur du Cœur ? Je ne vous demande pas de dire « moi », « moi », ou « pas moi », mais qu’est-ce qui se tient au Cœur du Cœur, en amont de la Lumière ?
Réponse : le vide.
C’est presque ça.
Réponse : notre flamme d’amour.
C’est pas tout à fait cela.
Réponse : le néant.
C’est mieux mais ce n’est pas le néant.
Réponse : la vacuité.
C’est encore mieux.
Réponse : l’Éternité.
C’est mieux.
Réponse : le Silence.
C’est encore mieux.
L’Absolu. La Lumière prend sa source en l’Absolu, Absolu qui est donc antérieur à la Source. Sans Absolu, il n’y a pas de Source. Alors, du point de vue de l’ego, c’est le néant, du point de vue de l’orgueil spirituel, c’est l’ombre, le noir.
Ce que je veux vous faire saisir, par le vécu et non pas par les concepts, c’est dès qu’il y a manifestation, il y a donc caractérisation dans un temps, dans un espace, même si ce n’est pas le nôtre sur terre, il y a une orientation et la tentation, si je peux dire, de définir la Lumière comme étant l’opposé ou le contraire de l’absence de lumière. Dans l’Absolu, dans l’Éternité, dans le Silence, il n’y a pas rien, et encore moins le néant, seul le point de vue de l’ego fait voir cela. Cet ultime Absolu, entre guillemets Parabrahman, est à la source du « Je suis », à la source du Soi et à la source de toute manifestation. D’ailleurs les scientifiques savent parfaitement qu’un atome est essentiellement constitué de vide, qu’il existe l’apparence d’une distance entre le noyau et les électrons.
L’espace et le temps, en quelque espace et quelque temps que ce soit, et pas seulement ici sur cette terre, ne sont que des projections et quand je dis « ne sont que des projections », dans toutes les acceptions de ce terme, n’y voyez pas un quelconque jugement ni une quelconque accusation mais bien réellement et seulement la vérité de ce mot. Ce qui se projette est toujours projeté depuis un point, d’un lieu, d’un endroit, et même si la projection est multifocale, donc sans direction privilégiée ou particulière, le centre, le Cœur du Cœur, le moyeu de la roue qui permet le mouvement, est lui toujours immobile. Les projections de la conscience, de la Lumière donc, sont infinies et indéfinies. Elles ne prennent une forme de finitude et de définition qu’au sein d’un cadre donné, cela a été nommé les dimensions de vie.
Ce que je veux faire résonner en chacun de nous, c’est ceci : nous sommes antérieurs à la Lumière, nous sommes antérieurs à la projection. Nous sommes effectivement le non-né qui jamais ne naîtra. Nous sommes ce qui ne passe jamais et dont la meilleure traduction, au sein de ce monde, est effectivement le Cœur du Cœur, l’Amour inconditionné, le Silence et l’humilité. Cela vous a été expliqué, c’est à partir du moment où vous acquiescez au fait de n’être rien au sein de votre personnage, de votre histoire, de ce monde, que vous devenez réellement ce que vous êtes, le Tout, et bien plus encore. Parce qu’avant le Tout, vous pourrez dire qu’il y a le rien. Mais le rien de l’ego, le néant ou l’ombre du soi spirituel, de l’orgueil spirituel, vous amène à vous poser la question de ce qui est antérieur à cela. Mais cet antérieur-là, vous le savez, ne peut être cherché. C’est comme si un poisson qui vivait dans l’eau, cherchait l’eau. C’est exactement la même chose. La condition de ce corps, de ce sac de viande, ou de ce temple si vous préférez le nommer ainsi, n’y change rien.
Quand je disais qu’il vous fallait remonter à l’origine de l’apparition du sentiment d’être un individu, avant quatre ans, aujourd’hui il en est de même avec l’origine de la Lumière, parce que la Lumière n’a ni origine ni fin. Vous voyez comme les mots sont limités, parce que le mot origine vous renvoie à une localisation, l’expression « point de départ » vous renvoie aussi à un point situé dans l’espace ou dans le temps. Le meilleur exemple, c’est le poisson qui chercherait l’eau alors qu’il vit dans l’eau. Nous, humains, c’est comme si nous cherchons à nous saisir de l’air, à comprendre l’air que nous respirons. La qualité intrinsèque de la Lumière, la première qualité intrinsèque de la Lumière et la première qualité intrinsèque de l’Amour, c’est d’être présent au sein de toute projection, ici sur terre comme partout ailleurs, en quelque dimension considérée, en quelque sphère planétaire de vie.
Quand nous sommes incarnés, nous sommes ignorants. Cette ignorance nous tombe dessus à quatre ans, et c’est là où nous commençons à construire des liens, des histoires, des scénarios. Tout cela se déroule pour tout être humain, qu’il soit un saint ou qu’il soit un pécheur ne change rien. Se rendre à la source de la conscience qui est, comme je vous le rappelle, la a-conscience, ne peut pas être une finalité. C’est comme si un poisson disait que sa finalité, c’est l’eau ‒ il est dedans. De la même façon, nous ne pouvons chercher l’Amour inconditionné puisque c’est ce que nous sommes. C’est en ce sens que toute connaissance n’est qu’ignorance. Vous pouvez bien sûr définir des caractéristiques de l’air, de l’eau pour le poisson, mais aucune de ces caractéristiques n’élucidera le mystère parce qu’aucun mot, aucun concept, aucune démonstration, même physique ou scientifique, n’est la Vérité.
De la même façon que, voilà de nombreuses années, vous avez été fort nombreux à pratiquer la réfutation, qui ne peut pas être confondue avec le fait de la négation ou le fait de renier… Réfuter n’est pas ignorer, réfuter n’est pas se détourner, réfuter, dans le langage que vous employez aujourd’hui, c’est traverser, c’est donc être transparent, c’est accueillir. L’Accueil est exactement à l’opposé de la projection, que cela soit en ce monde comme en toute dimension. C’est l’Accueil qui vous rend transparents et en aucun cas la projection de vos concepts, de vos énergies ou de vos vibrations. Accueillir ne peut se faire qu’en silence, et vous ne pouvez savoir ce que vous allez accueillir, vous ne pouvez vous mettre qu’en position, si je peux dire, d’accueillir, c’est-à-dire ne rien fermer, demeurer dans l’humilité, dans l’ignorance, et donc cesser de projeter. Je ne parle pas seulement, encore une fois, de la projection au sens psychologique, mais des mécanismes de la manifestation de la conscience.
Aller à la source de l’Amour, à la source de la Lumière, c’est découvrir l’Accueil, c’est vivre l’Accueil, c’est vivre l’humilité. C’est en quelque sorte ne dire ni non ni oui mais être neutre dans cet accueil, parce que l’Accueil, comme le Silence, vous place au Cœur du Cœur, au saint des saints, là où tout est évidence. Dès qu’il y a projection, même s’il y a explication, même s’il y a compréhension, il n’y a qu’ignorance. Accueillir, c’est ramener à soi, non pas à l’ego, non pas au Soi, mais c’est faire cesser la projection dans son acception la plus large. Accueillir vous met en quelque sorte dans les meilleures conditions pour être vrais.
Il n’est pas question ici, bien sûr, d’accueillir les coups, les souffrances, les coups bas. Je vous parle ici des mécanismes intimes de l’ultime conscience qui vous conduit sûrement à la découverte à ce qui est antérieur à la conscience, c’est-à-dire vous-mêmes. L’Accueil, au travers les concepts d’humilité, de simplicité, d’Enfance, de « petite Voie » même, ce sont des mots qui ont été employés, permet en quelque sorte le retour dans le saint des saints, dans le Cœur du Cœur, et prépare donc la manifestation de la Vérité qui a toujours été là. Le jeu de la conscience en ce monde ne fait que vous éloigner de la Vérité. De projection en projection, de forme en forme, de vie en vie, s’éteint le souvenir et le vécu de la Vérité. Il vous a été longuement dit qu’il n’y a que vous seuls qui pouviez franchir cette pseudo-ultime porte, c’est donc à vous qu’il appartient de réaliser la preuve que vous êtes antérieurs à toute histoire, à toute source, à toute manifestation.
Retrouver cela, le laisser être trouvé plutôt, est le gage d’une Paix éternelle. La problématique essentielle, c’est que dès l’instant où vous faites jouer la conscience, vous rentrez dans l’ignorance. Quels que soient les épithètes, les mots, les expressions, les phrases qui peuvent émerger, tout ceci ne peut être que des altérations de la Vérité, parce que la Vérité ne peut être dite, elle ne peut être prouvée, elle ne peut être cherchée, elle « est ». C’est donc la distance, si je peux dire, de la projection, qui vous amène aussi bien à la réincarnation qu’à l’illusion de devoir améliorer quelque chose ou de faire évoluer quoi que ce soit. Rappelez-vous que la roue n’existe que parce que le moyeu permet le mouvement de la roue, et que le moyeu de la roue, le Tao, est immobile. Le Tao n’est pas un principe, n’est pas une adhésion conceptuelle ou religieuse, il est avant tout le vécu de la Vérité.
Retenez bien que je ne parle pas ici de méditation, qui est un acte volontaire, ni de prière, qui est un acte de projection, mais effectivement d’une espèce de vacuité, d’une espèce de silence où en quelque sorte, le néant est la plénitude. Le néant de quoi ? Le néant de la conscience, de la projection de la conscience, qui va vous ramener inéluctablement où vous avez toujours été. Et comme le constatent les frères et les sœurs humains qui ont été libérés ‒ de différentes manières, vous le savez ‒, ils ne peuvent plus s’illusionner en quelque projection ou manifestation que ce soit. Là est la source du bonheur éternel, de la félicité, de l’extase, qui en sont des conséquences mais qui ne sont pas non plus la Vérité. C’est l’application du baume de la Vérité en l’Illusion de ce monde, c’est la rencontre entre l’Éternel et l’éphémère, ce que vous nommez aussi le face-à-face actuel, qui vous restitue à votre intégrité qui n’a jamais disparu, qui n’a pas besoin de grandir, qui a toujours été là.
Le Silence dont nous parlons est le silence de la projection et donc le silence de la conscience. C’est ce qui pourrait s’approcher le mieux, au niveau des mots, de l’Ultime Présence et de l’Absolu. Il n’y a pas d’autre témoin en ce monde que ce que je nommerais l’équanimité et la stabilité de toutes les consciences qui vous animent, que cela soit la supraconscience, la conscience de la personne, la conscience Turya ou la disparition elle-même de la conscience. Saisissez bien, même avec des concepts si vous voulez, que sans Accueil inconditionné, la Vérité ne peut se laisser trouver.
Accueillir pourrait être assimilé à redevenir comme un enfant. Accueillir ne peut se faire qu’au-delà du temps et de l’espace, et donc ce qui pourrait s’en approcher le mieux est ce qui a été nommé l’instant présent ou l’Ici et Maintenant. C’est dans cet accueil-là que tout se réalise, que tout se vit, à savoir que tout est inscrit, qu’il ne peut y avoir la moindre évolution, la moindre amélioration, mais qu’il y a simplement le libre jeu de la conscience. La problématique, et cela vous a été expliqué pendant de nombreuses années, c’est qu’absolument tout ce qui est projeté en ce monde, et même la spiritualité, vous éloigne de l’Accueil, vous éloigne de l’innocence, vous remplit la tête d’idées, de concepts, d’adhésions, de croyances, de projections dans le futur.
Il faut être présent, non pas à soi-même mais, au travers de l’Accueil, présent au néant, à la vacuité, à l’Inconnu. Mais gardons le mot « Inconnu » parce que « néant » ou « vide » vous renvoie à ce que déteste l’ego. Quand l’ego entend « vide » ou « néant », il se rétracte. La rétraction empêche aussi l’Accueil de ce qui est, de ce qui a été, de ce qui sera, qui n’a aucun rapport avec quelque forme que ce soit, quelque dimension que ce soit. Quand je disais que être rien, c’est être tout, c’est la stricte vérité. Être tout ne veut pas dire être toutes les consciences, même s’il n’y a pas de limite à ce niveau-là, c’est vivre que vous êtes à l’origine de la conscience, pas seulement de la vôtre, au sein de ses histoires, au sein de ses origines, stellaires ou galactiques, que sais-je encore, mais bien en ce point ultime qui est antérieur à la Source. Ça ne peut donc pas être le point de départ mais le point d’appui du départ, de l’apparition des scénarios, des histoires, des corps, des dimensions.
Pour celui qui n’est rien, il est tout. Cela a été nommé, je crois, chez vous, la petite Voie ou la Voie de l’Enfance, la voie de l’humilité. Je disais de manière tonitruante, que cela soit il y a quelques années ou quand j’étais dans ce corps qui était le mien, et que je n’étais pas mais qui était mien. C’est votre corps, mais vous n’êtes pas ce corps. Il est à vous, voyez la différence, non pas dans le concept mais dans le vécu. Il est très compliqué d’accepter d’aller au-delà des mots, surtout quand des mots sont prononcés, mais voyez cela clairement dans le silence entre mes mots.
À l’heure où je constate, comme les Anciens, comme les Étoiles, comme les Archanges, comme le Soleil, où nombre de consciences sur terre, de frères, de sœurs, redécouvrent cette vérité première, ils sont le témoignage de la perfection, non pas de la personne, elle sera jamais parfaite, mais de la perfection de la Vérité. Non pas au travers des mots, des vêtements, des postures ‒ vous n’avez pas besoin d’attirail, vous n’avez pas besoin de robe orange, vous n’avez pas besoin de chapelet, de japamala, de dieu ‒, vous êtes antérieurs à tout ça. Et intérieurs à tout ça. Seule la projection vous y fait adhérer. Dans l’Accueil, il ne peut y avoir aucune projection, vous êtes neutres, vous échappez ainsi, d’une certaine manière, à la dualité inexorable en ce monde, de toute manifestation. Vous plaçant donc en amont de la dualité, vous vivez réellement l’Unité, non pas en tant que concept mental de dépassement du bien et du mal, du yin et du yang, qui est inexorable en ce monde, mais même cet inexorable s’appuie sur la même source, sur le même élément qui est antérieur à la Source.
Autrement dit, accueillir vous place naturellement dans l’Ici et Maintenant, vous place naturellement là où vous avez toujours été. Ces mots-là, je n’aurais pas pu les prononcer lors de ma dernière incarnation, ni même il y a encore quelques années. Ceci est indépendant du mouvement des astres et même de ce que vous nommez Nibiru, mais est le propre même de la conscience quand elle cesse la projection, quand elle rentre dans l’Accueil. Ce mot d’Accueil évite les écueils d’imaginer le Cœur du Cœur, parce que le mot « accueil » est suffisamment vaste et large, quelle que soit la langue, quelle que soit la culture, parce que l’Accueil est un mouvement de restitution, ou en tout cas qui donne l’illusion d’un mouvement de restitution, parce qu’il n’y a rien à restituer, ça a toujours été là.
Rappelez-vous, seule la projection dans toutes ses acceptions vous empêche d’accueillir. La relation, dont vous a parlé l’Archange de la Relation, que cette relation s’établisse avec l’Invisible, les peuples de la nature, les grands maîtres partis, peu importe, après la relation vient le temps de l’Accueil, qui ne fait plus de distinction et qui permet, par la transparence, par la non-action, d’être en quelque sorte dans l’action juste, mais qui ne dépend pas d’une quelconque projection de la conscience mais d’une spontanéité qui naît par l’Enfance, par l’humilité, et transparaît au sein de l’Illusion.
Rappelez-vous, ça ne peut pas être une recherche ‒ si vous cherchez encore aujourd’hui, vous ne trouverez jamais. Trouver nécessite l’arrêt de toute recherche et de toute projection afin, en fait, non pas de trouver, mais de vous re-trouver. Là est l’unique et véritable Connaissance, celle de votre essence, quel que soit le masque, quelle que soit votre vie, et quel que soit le monde, ce qui est, je vous le rappelle, une chose naturelle, évidente, dans toutes les autres expériences de la conscience qui ne sont pas liées à ce monde.
La conscience est un jeu auquel vous décidez de jouer, mais le jeu de la conscience en ce monde ne permet pas l’Accueil, il ne permet que la projection, les suppositions, les réflexions, les cogitations et les compréhensions, mais vous ne pouvez comprendre ce que vous êtes. Est-ce que le poisson peut comprendre l’eau ? Est-ce que l’homme peut comprendre l’air, même s’il l’analyse ? On dit que le corps humain est composé en majeure partie, d’eau. Vous connaissez les caractéristiques de l’eau, sa température, son point d’ébullition, son point de congélation, mais est-ce que ça vous donne à vivre l’eau ? Non, ce sont des projections. La seule façon de vivre l’Éther de Vérité, c’est de cesser vouloir comprendre, cesser vouloir saisir et s’approprier, mais accueillir.
Accueillir est un relâchement, il n’y a pas de mouvement, il n’y a pas de temps, il n’y a pas d’espace. Dès qu’il y a projection, il y a temps, il y a espace. Rien n’est vrai dans le temps et rien n’est vrai dans l’espace, cela concerne la personne, l’histoire. Or pour ceux qui le vivent, cette vérité-là est imparable. Vous n’êtes ni ce corps, ni cette vie, ni même la conscience. La conscience est le support du jeu. La conscience vous permet de jouer, que cela soit dans ce corps ou même dans ce que vous avez nommé le corps d’Éternité qui, je crois, est nommé le corps immortel ou le corps sans couture. Mais ce que vous êtes n’a que faire d’un corps, c’est un véhicule qui vous emmène dans le jeu de la conscience, mais vous n’êtes pas le jeu de la conscience. Là est la vraie liberté et c’est là où se tient la Lumière, c’est là où se tient l’Amour inconditionné.
Arrêter le moteur de la souffrance, c’est de cesser de s’identifier à quelque devenir que ce soit, à quelque passé que ce soit, c’est être vierge, c’est être disponible. L’intensité, l’évidence de la Lumière est telle que seule, aujourd’hui, votre projection vous empêche d’être libres. Il n’y a aucun autre obstacle, ni d’âge, ni de fin des temps, qui tienne. Ne vous mettez pas en quelque sorte en porte-à-faux dans ce que vous nommez la fin des temps ou la fin de la matière, ne vous mettez pas en porte-à-faux par une projection d’un avenir, d’un doute, d’une peur, ou du retour de la Lumière. Ne soyez pas tributaires des circonstances, que ce soit les circonstances du cosmos comme les circonstances de votre corps. Si vous êtes tributaires, d’après vous, de la fin des temps, vous n’êtes pas libres. Si vous êtes tributaires d’une souffrance où qu’elle soit, comment pouvez-vous être libres ? Vous n’accueillez pas.
Je pense que les Melchisédech ont été extrêmement précis sur cette notion de spontanéité, d’Accueil, d’innocence, d’Enfance. On peut remettre vingt mots dessus mais accueillir, c’est accueillir. Vous ne pouvez pas accueillir et projeter, et si vous accueillez réellement, alors toutes les projections, dans le sens noble comme dans le sens péjoratif, seront possibles, mais aucune ne pourra entraîner quoi que ce soit comme modification. Vous avez trouvé, vous vous êtes re-trouvés, vous êtes antérieurs à la connaissance, antérieurs à la forme, antérieurs à la Lumière. Et aujourd’hui, on vous a parlé d’Intelligence de la Lumière, d’action de Grâce, d’état de Grâce. Ce sont des repères qui ont été utiles mais aujourd’hui débarrassez-vous de tout repère. Ne conceptualisez rien, ne ramenez rien au passé ou à l’avenir, ramenez tout à l’instant présent. La meilleure façon est accueillir.
Qui a envie de dire quelque chose sur Accueil et accueillir ? Qu’est-ce que ça veut dire pour vous ?
Accueillir veut dire passer par l’acceptation, accepter, surtout quand vous ne comprenez pas, surtout quand vous n’avez pas de justifications, quand vous n’avez pas d’explications. Parce que accueillir, c’est disparaître, c’est ne plus réagir, c’est être réellement disponibles pour la Vérité et pour rien d’autre, même si tout le reste vous est offert en plus. Il y a une expression, dans votre langue, qui dit de « ne pas mettre la charrue avant les bœufs ». Tant que vous vous interrogerez sur l’Amour, sur la vibration, sur la conscience, bien évidemment, aujourd’hui, vous ne pourrez être dans l’Accueil.
Cet Accueil a pu être nommé, chez ce que vous nommez les premiers chrétiens, la prière du cœur. C’est pas une prière qui vise à obtenir quoi que ce soit mais une prière à son propre cœur, sans demande, sans objet, c’est accueillir. Parce que dans l’Accueil, il ne peut y avoir de place pour la souffrance, pour la rancune, pour l’Illusion, puisque tout est accueilli. Et dès l’instant où vous accueillez le Tout en n’étant rien, en n’arrêtant rien, vous devenez, vous retrouvez ce que vous êtes, antérieurement à vos origines, à vos lignées, à vos expériences. La Joie et le contentement éternels ne peuvent être trouvés ailleurs. Toutes les joies trouvées ailleurs, tous les contentements trouvés ailleurs ne sont que des dérivatifs et ne font que passer.
Aller à la source de la conscience, c’est être immuable, c’est voir la vanité du temps, la vanité de l’espace, la vanité du karma, la vanité d’une quelconque évolution de ce qui a toujours été parfait de toute éternité. Rendez-vous compte, c’est nous qui mettons une distance par rapport à la perfection par le simple fait de nommer, d’étiqueter, de référencer. Laissez cela se faire pour l’organisation de la vie en ce monde, mais n’appliquez pas les principes d’organisation de ce monde à ce que vous êtes. Vous n’êtes pas de ce monde. Les lois de ce monde n’ont donc aucun effet ni aucune action possible sur le saint des saints, sur l’Ultime Présence ou l’Infinie Présence. Ce ne sont encore une fois que des mots, mais qui vont traduire votre réalité si vous le vivez, si vous vous retrouvez. N’en faites pas des concepts mentaux ou des objectifs.
Aujourd’hui, vous êtes dans les temps de la simplicité et de la simplification. Il vous a d’ailleurs été dit que la Lumière était simple et évidente. Si cela ne l’est pas, alors vous ne vous êtes pas re-trouvés, vous jouez encore, vous projetez des scénarios, des histoires. Vous avez entière liberté et toutes les latitudes pour mener à bien ces jeux, mais où prend naissance le jeu, où prend naissance la conscience ? Dans la a-conscience, ce qui est au-delà et antérieur et postérieur à la Lumière et qui s’exprime de partout, se manifeste en toute expression et en toute projection, comme en tout Accueil.
Alors je souhaiterais que dans les heures que nous allons passer ensemble, vous ne questionniez pas mais que vous affirmiez, non pas une vérité parcellaire mais que vous témoigniez avec vos mots à vous. La souffrance n’est qu’une zone, un état, une partie du corps, un temps, un espace qui n’est pas encore retrouvé et pas encore éclairé, non pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, par l’Accueil. Il vous a toujours été dit, Marie vous l’a redit récemment, qu’elle était en vous et que même si l’emplacement d’où vous êtes en ce monde vous donne à sentir quelque chose d’extérieur, comme une relation, un contact, il vous a toujours été demandé de voir que cela est en vous et que cela est vous.
Accueillir n’a donc rien à voir avec accueillir un invité. Là, il est question de vous accueillir vous-mêmes, d’accueillir la Lumière, non pas par une source extérieure ou par un être le plus lumineux qui soit mais par vous-mêmes, vous accueillir vous-mêmes, là où rien ne peut résister, rien ne peut s’opposer, rien ne peut être dialectique, où tout est Évidence. Le Libéré vivant voit l’Évidence partout, et cette évidence-là n’a rien à voir avec une compréhension ou une explication. C’est réellement appliquer à ce monde un regard neuf, bien sûr qui ne juge pas mais un regard plein et entier qui voit tout, non pas avec un seul œil, mais avec les deux yeux, avec la conscience, avec le ressenti, avec les concepts, avec les affects, sans effort.
D’ailleurs la Lumière ne connaît pas l’effort. Et rendez-vous compte qu’on vous a vendu pendant des millénaires l’idée qu’il fallait faire des efforts pour vous améliorer, devenir un saint, devenir bon, qu’il y avait des karmas à éliminer, des choses à régler. Mais la seule chose qui est à régler, c’est le sens de votre conscience, projection-Accueil. Qui dit projection, dit temps et espace ; qui dit Accueil, dit fin du temps et de l’espace, Liberté. Non pas la liberté d’aller et venir sur la scène de jeu, celle-là vous l’aurez toujours, ici ou ailleurs, mais liberté d’être vrais, sans faux-semblants, sans faux-fuyants, sans illusions, sans visions, sans histoire.
Alors je souhaiterais que les réflexions, plutôt que les questions, que nous allons échanger, soient utiles à chacun de vous, non pas pour réfléchir, non pas pour savoir si c’est vrai ou faux, mais pour vous installer réellement et concrètement en ce saint des saints, afin de voir à l’intérieur, au-delà de toute vision ‒ qu’elle soit éthérique, du cœur, du troisième œil, de n’importe quoi ‒, de voir avec la conscience, la Vérité. Mais même cette vérité vue est déjà une projection. Il vous faut revenir là aussi, je dirais, antérieurement à cela, comme je le disais par rapport à votre vie, de remonter à la source de votre sens d’être un individu vers trois-quatre ans. Aujourd’hui, dans les mécanismes intimes de votre personne, ne vous posez pas de questions, accueillez. Vous avez pas besoin de mantras, vous n’avez pas besoin de temple extérieur, vous n’avez pas besoin du regard de l’autre, vous n’avez pas besoin de moi, ni de vous, justement et bien au contraire.
Là est l’Éternité. La voyant ici, dans le saint des saints, vous ne pourrez que la voir partout, en ce monde comme en tout jeu de la conscience hors de ce monde. Et je crois d’ailleurs que la Source avait nommé ça : le Serment et la Promesse. Mais il est arrivé, le Serment, et la Promesse, ils sont actualisés, cela vous a été dit. Qu’en avez-vous fait ?
Accueillez, l’Accueil avant tout, l’Ici et Maintenant et retenez, je le répète, il n’y a pas d’effort. C’est la projection qui est un effort, pas l’inverse. Quand je parle d’Accueil, je ne parle pas d’inverse de la projection, que vous nommez, je crois, l’introjection, regardez la définition de ce mot. L’Accueil n’est pas l’inverse de la projection, c’est la disparition de la projection, l’annihilation de tout mouvement de la conscience, l’immobilité la plus totale qui est la Demeure de Paix suprême et l’extase. Vous le savez, tant qu’une joie dépend d’une circonstance, d’une énergie, d’une rencontre, cette joie n’est pas libre, elle est réactive et conditionnée. La Joie dont vous parlent les intervenants, les Libérés vivants, n’est rien de tout cela. C’est à la fois la Liberté et la fixité au sein de l’Éternité. Là est l’Amour, parce que là, vous êtes à la source de l’Amour, antérieur à tout jeu.
Retrouver cela est la clé, mais ne cherchez pas à mettre cette clé dans une porte parce que quand vous aurez cette clé, vous la jetterez ‒ il n’y a pas de porte. Aujourd’hui, la seule manière d’échapper au temps n’est pas de fuir le temps ou les temps qui sont à vivre dans cette révélation, mais réellement de traverser cela, non pas en luttant, non pas en voulant se prémunir de quoi que ce soit, mais en accueillant. Si le principe et le fondement de l’Accueil sont présents, alors il y a facilité, légèreté, et encore une fois, équanimité. Rien ne peut plus bouger en ce que vous êtes, quels que soient les mouvements de vos corps, quel que soit ce que vous avez à mener dans la vie ordinaire.
Et d’ailleurs vous avez constaté, ou constaterez, que toutes les obligations, même les plus détestables pour la personne, sont vécues avec le même cœur chez celui qui est libéré de la personne. Il n’y a pas plus de valeur à diriger un pays qu’à faire correctement sa vaisselle, il n’y a pas plus de valeur en fonction des connaissances, il y a la valeur juste, et qui est vue en chaque évènement, en chaque monde, en chaque frère, en chaque sœur, en chaque ennemi, en chaque intrus de ce monde.
La seule question que vous devez vous poser aujourd’hui, si je peux dire, c’est : « Est-ce que je veux vraiment être libre ou est-ce que ce n’est pas plutôt une revendication de ma conscience qui envisage la Liberté comme la liberté de la projection ? Cherchez d’abord la vraie Liberté et toutes les autres libertés sont présentes.
Pris dans un autre exemple, avant de te laisser la parole : il ne sert à rien de savoir coudre, il ne sert à rien d’avoir du fil et une aiguille, si vous ne savez pas comment se passe le fil dans le chas de l’aiguille. C’est la même chose pour l’Amour. Que veux-tu dire ?
Nous vous invitons, si vous en êtes d’accord, à poursuivre votre intervention demain.
Alors je terminerai par ces mots pour vous qui êtes présents, et qui serez présents, bien sûr, au moment où vous l’entendrez, de faire une pause sur votre écoute ou votre lecture, ce qui va être fait effectivement maintenant, de réécouter, de relire, d’essayer même de réfléchir sur cette notion d’Accueil, et je vous invite demain, ou en d’autres jours ailleurs, à écrire, à penser tout ce qu’est pour vous l’Accueil. Vous avez donc le temps de la cogitation, le temps de la réflexion afin que nous instaurions ultérieurement, demain pour vous, un échange. Et là, c’est moi qui vais vous accueillir. N’ayez peur de rien et surtout pas de vous tromper, il ne peut pas y avoir d’erreur. Comme pour la réfutation, je vous dirai pour finir aujourd’hui, que mes mots ne peuvent échouer. Si vous utilisez ces mots en ces temps que vous vivez, vous ne pouvez échouer, c’est impossible. L’échec appartient à l’Illusion.
Sur ce, Bidi vous salue et vous invite à rentrer en vous afin de poursuivre ces entretiens, ces rencontres, ces échanges, pour le bien de chacun.
Bidi vous salue.
Publié par : Blog Les Transformations